Connaissez-vous l'histoire du bien et du mal ?
La nuit du chasseur est un film encensé, admiré, porté aux nuées et qui a un statut de long-métrage culte. Ce genre de piédestal est toujours un peu bancal pour moi, car un film peut avoir fait date à une époque pour ensuite mal vieillir. Quand-est-il de celui-ci ?
Non, la nuit du chasseur n'a pas vieilli, car nous avons toujours aussi peur pour les enfants, nous sommes toujours indignés de l'aveuglement des adultes, et nous sommes toujours autant fascinés et horrifiés par Robert Mitchum, en tueur prêtre. Il y a toujours une fascination qui reste pour cette réalisation jouant des ombres et de la lumière, avec ce jeu de la luminosité et de l'obscurité.
Il déroute, car il est réalisé tel les yeux d'un enfant. Pour le coup les yeux de John, qui seul a comprit dès le départ que la venue de cet homme n'est qu'un mauvais présage du cauchemar qu'ils vont vivre. Tel un conte, les péripéties de nos deux héros vont s’étaler devant nos yeux ébahis, stressés et en même temps émerveillés. Nous vivons avec eux, car leur histoire nous parle. La Nuit du Chasseur, c'est finalement un conte.
Robert Mitchum est incroyable, il m'a vraiment foutu les pétoches à certains moments (alors que j'ai 23 ans, toutes mes dents, et que je suis fan de film fantastiques et d'horreur). Tel un boogeyman, il continue de chercher, continuellement, sans jamais se reposer ou dormir. Il est tel un fantôme se promenant dans le cauchemar des enfants.
Bref, c'est bien un incontournable. Il mérite son statut de film culte, n'a pas vieilli et m'a bien hypnotisé. Un grand film de cinéma.