Un incident sur sa locomotive fait perdre la vue à un cheminot.
L'enjeu de ce film aux allures de mélodrame pourrait être la guérison annoncée de Pinsard. Mais celui-ci en est tellement persuadé que le spectateur finit par en douter.
En réalité, l'intérêt et la vocation du film de Georges Lacombe sont ailleurs. Les auteurs, et peut-être Jean Gabin lui-même, sont en mission. Au moyen d'une scénario sans grande épaisseur et dans un intention didactique, ils relatent le cheminement incertain d'une personne atteinte de cécité. Du renoncement à l'acceptation, de l'intégration dans un centre adapté à la familiarisation avec les méthodes "modernes" de prise en charge, le personnage joué humblement par Gabin caractérisent les étapes et le parcours de soins jusqu'à la résilience.
En définitive, ce n'est pas tant un mélo que réalise Georges Lacombe qu'une sorte de fiction documentaire, laquelle n'est pas -au-delà des ficelles un peu grosses du scénario, telle la relation sentimentale qui s'annonce entre Pinsard et sa jolie professeure de braille- sans installer une sincérité touchante.
Le film ressemble parfois à une commande de l'Assistance Publique ou du ministère de la Santé mais son reflet de l'existence des aveugles n'est pas le tire-larmes qu'on redoutait.