La bande-son est la grand point fort de ce thriller (d'ailleurs récompensée aux Césars 2021, on l'avait parié), un peu comme si Drive s'était payé une intrigue de chauffeurs immigrés de Chine sous-traités à Paris par les mafias locales. Sans jamais parvenir à faire de l'ombre (pas même un peu) au film de Nicolas Winding Refn, La Nuit Venue nous intéresse à son démarrage en exposant les trafics humains de chauffeurs, en nous présentant son personnage principal assez bien dépeint (Jin, un jeune homme qui préfèrerait composer des musiques aux sonorités électro, celles que l'on entend finalement en BO) et en introduisant un second personnage intrigant par la pétillante Camélia Jordana (qui joue une prostituée rêvant aussi d'une autre vie). Les deux fracassés de la vie vont former l'espoir de pouvoir s'enfuir ensemble vers un renouveau tant attendu, mais malheureusement c'est l'instant où le film décide de s'enliser dans un rythme soporifique, et de nous offrir un film exécrable. On ne peut réprimer un ou deux jurons, entrecoupés d'un "Tout ça pour finir comme ça ?!", lorsqu'aux portes de la liberté, notre héros
se fait froidement descendre d'une balle dans la tête dans les toilettes. On a l'impression de la prendre entre les deux yeux en même temps que lui,
très déçu de cette fin pessimiste qui nous confirme que l'effort de s'être maintenu les paupières ouvertes avec les doigts était complètement vain. La BO est finement amenée par la passion du jeune homme, les personnages permettent de sortir du guet-apens narratif du "remake de Drive", mais on s'ennuie rapidement et fermement jusqu'au final qui nous réveille pour le pire. Râlant.