Ma babysitter est une sorcière
J'aime bien le petit Friedkin. Je n'ai jamais vu "The exorcist", ça viendra un jour. En tous cas, "The Guardian" me laisse espérer que j'apprécierai son film devenu culte.
Le scénario est vraiment très mince. Friedkin le traite assez bizarrement : il condense la plus grosse partie du récit dans la première moitié du film, détruisant ainsi tout le suspense à coup d'ellipses, privilégiant plutôt le rapport humain, et termine en étirant le climax et les résolutions sur la seconde moitié. C'est assez étrange au niveau du rythme, mais ça fonctionne. Friedkin s'attarde ainsi sur les scènes gores et d'action. Cet étirement atteint son sommet dans la lutte vraiment finale, dressée en parallèle : jamais le tronçonnage d'un arbre n'aura paru aussi long. Le film comporte de très bonnes scènes, les dialogues sont assez bons.
Visuellement c'est du Friedkin en forme : la caméra bouge bien, le cut est toujours aussi brutal (quand je parle d'ellipse) ; l'auteur se montre radical dans ses scènes gores, il a de très bonnes idées visuelles aussi, que ce soit pour ces mêmes scènes ou pour d'autres romantiques. Pourtant la photographie, globalement, aurait pu être plus léchée (on sent bien les années 90). Les acteurs sont bons. Les effets gores assez cool.
C'est marrant d'apprendre que Sam Raimi devait réaliser ce film car plusieurs détails m'ont fait penser à Evil Dead : l'utilisation de la caméra en POV, les arbres qui prennent vie, de la générosité dans le gore, la tronçonneuse.
Bref, j'ai bien aimé "The Guardian" : il s'agit là d'un film plutôt honnête, sympathique, fantastique, peut-être un peu étrange au niveau du rythme à cause du rythme effréné de la première moitié et du vide narratif de la seconde, mais c'est justement cette audace qui fait selon moi tout l'intérêt du film. Dommage que même Friedkin ne soit pas fan de son film.