Tiens, encore un film à l'affiche, tiré (librement) d'une bande dessinée. C'est une tendance forte du cinéma français de ces derniers mois, pour des résultats relativement mitigés. La page blanche, sans atteindre des sommets d'inventivité dans sa mise en scène (il s'agit du premier long-métrage de Murielle Magellan mais elle possède déjà une expérience solide en tant que scénariste) se situe plutôt dans une moyenne haute pour ce type d'adaptation, avec une vraie valeur ajoutée en termes de fantaisie et de légèreté. Prendre un personnage amnésique pour héroïne promet une quête existentielle (et romantique dixit la réalisatrice) qui tient à peu près ses promesses, à partir du moment où le spectateur découvre, en même temps que sa protagoniste déboussolée, des surprises à tous les étages de son existence passée, y compris amoureuses, bien entendu. Du charme, de l'humour, de la fraîcheur et une petite dose de spleen, que demander de plus à une comédie gentiment loufoque telle que La page blanche, joliment troussée ? Une actrice qui emballe le tout par sa vivacité et sa capacité d'incarnation, peut-être ? Cela tombe bien, c'est Sara Giraudeau qui s'y colle avec un évident plaisir et elle démontre une palette de jeu que ses rôles précédents ne laissaient pas nécessairement supposer. La même remarque vaut d'ailleurs pour Pierre Deladonchamps, exquis en ahuri au cœur tendre.