Duo idéal, celui des mots aiguisés et du commentaire tapant juste (Sylvain Tesson) et du taiseux des Vosges génie de la gâchette à photos (Vincent Munier), filmé par une Marie Amiguet réalisatrice en retrait. Sachant parfaitement mettre en avant les deux compères perdus dans les plateaux tibétains, Amiguet prouve une nouvelle fois son œil, elle qui avait déjà été directrice photo pour La Vallée des loups de Jean-Michel Bertrand.
Et l'avantage qu'a La Panthère des neiges sur le film plus local de Bertrand c'est l'absence de scénario, ou plutôt un scénario dicté par la nature. Là où Canis lupus avait droit à des scènes clairement scriptées et peu naturelles, la féline Panthera uncia s'offre un film sur mesure où rien n'est écrit, rien n'est faux. Les tribulations des personnages entre les vallées désertiques, leurs rencontres animales et humaines, les regards, les mots, tout semble juste, naturel, et l'espoir d'une rencontre avec ce fantôme des falaises plus tangible.
La musique de Warren Ellis et Nick Cave, les commentaires de Tesson, les encarts-photo de Munier, les paysages et les animaux, tout est savamment dosé. Presque posé. Et l'heure et demi de film sur l'attente, le calme et l'immobilité file sans qu'on la voie passer.
Un film magnifique et nécessaire, sur deux hommes passionnés et touchants, sur un animal et des paysages fragiles, qu'on ne peut que plus apprécier après la lecture du livre éponyme de Tesson.
A voir !