En quête de la fameuse panthère des neiges Sylvain Tesson suit son ami le photographe Vincent Munier - co-réalisateur du film avec Marie Amiguet - sur les hauts plateaux tibétains, chers à Alexandra David-Neel et où ne vivent que de rares nomades coupés du monde.
Et tous deux de rester à l'affût, à passer de longues heures immobiles, dans le froid, à plus de 4000 mètres d'altitude, à attendre et espérer le moindre geste de la panthère dans des paysages désertiques.
En cette période trouble, sombre, à l'heure où notre monde semble aller droit dans le mur, où l'humanité tend vers une folie aveugle, se détruisant à petit feu, où les individus perdent toute lucidité, voici un film magnifique, soutenu par un très beau texte (j'adore Tesson, je partage beaucoup de ses points de vue même si sa vision un peu "réactionnaire" du monde peut parfois agacer), par des paysage somptueux, sauvages et qui remet certaines choses à leur place. Un documentaire donc des plus salutaires par rapport au contexte économique, sanitaire, et écologique actuel, face aux désastres qui s'annoncent.
Ce film est un éloge de la lenteur, du calme et surtout de la patience. Éloge aussi d'un monde que l'homme n'a pas encore défiguré.
"La panthère des neiges" invite à la réflexion, à la méditation, à la contemplation mais aussi à se questionner, à l'heure du productivisme à tout va, sur notre rapport à l'environnement et à notre mode de vie.
Un documentaire, évidemment loin du film animalier classique (dont je ne suis pas spécialement friand), qui en plus son intérêt lié au sujet est d'un esthétisme vraiment réussi.
Car les animaux, il faut bien aussi en parler, sont là dans toute leur splendeur. Mention spéciale aux yacks et aux chats de Pallas, remarquablement filmés et photographiés.
Évidemment on pourra toujours déplorer quelques longueurs, défaut inhérent à ce type de films mais rien qui nous fasse bailler d'ennui, loin de là, car la magie revient vite prendre le pas et donner à ce documentaire quelque chose de captivant et une dimension qui va au delà de la simple quête du cliché photographique parfait, de la simple rencontre avec l'animal mais qui s'apparente presque à quelque chose de mystique, de spirituel, les lieux y contribuant largement.
7,5 / 10