Alléchant, le titre français "la parole est au colt" ! En tous cas, plus que le titre original "gunpoint" …
Ce western, réalisé en 1966 par quelqu'un que je ne connais pas du tout, Earl Bellamy, me donne une double impression. On pourrait penser qu'il a été réalisé dans les années 50 car il en a le style. Mais on a aussi l'impression d'avoir déjà vu certaines scènes (comme le guet-apens au camp des colons).
Globalement, l'histoire est hyper classique : une bande de gangsters venue du Nouveau Mexique met à sac les villes du sud du Colorado avant de repartir se mettre à l'abri derrière la frontière de l'Etat. Un shérif rassemble une équipe pour essayer de déloger ces bandits chez eux.
La bonne idée (pas neuve, cependant) qui donne de l'intérêt au western, c'est d'avoir imaginé une équipe entourant le shérif de personnes de profils très variés : un grec habitué des paysages arides fort sympathique (Nick Dennis), un tenancier de saloon (à la recherche de sa fiancée kidnappée par le bandit Drago), un jeune naïf, un vieil adjoint (jaloux du shérif), la fiancée.
L'autre aspect positif qui fait qu'on regarde avec plaisir ce western sans prétention, c'est le personnage du shérif joué par Audie Murphy, l'éternel jeune, qui dégage toujours un certain charisme tranquille (jamais un mot plus haut que l'autre) et qui m'est personnellement bien sympathique.
Quelque chose qui m'a bien plu aussi, c'est le personnage de la fiancée (ou saloon gal, c'est selon) jouée par Joan Staley (que je ne connais pas du tout) mais qui a une certaine présence sur scène et surtout qui chante une très belle chanson "Far away" avec une voix très profonde ...
Ensuite, on ne va pas se voiler la face, il y a pas mal de défauts dans le western dont on sent bien qu'on n'a peut-être pas eu vraiment les moyens pour traiter tous les sujets qu'on voulait.
Par exemple, les indiens. La traque du bandit s'effectue au Nouveau Mexique, dans une région où il y a des indiens. Comme il y a des indiens, eh bien, on va organiser une attaque où les indiens se font (sagement) massacrer avant de repartir (enfin, ceux encore vivants) mais au final on ne saura pas pourquoi. Ont-ils partie liée avec le bandit ? Que viennent-ils faire dans l'histoire ? Est-ce uniquement parce que le cahier des charges prévoyait une attaque d'indiens (pas contents mais prêts à se faire dessouder) ?
On pourrait trouver d'autres thématiques abordées mais pas traitées ou très légèrement. Le bandit Drago : on ne le voit pas beaucoup et il ne doit pas prononcer plus de dix paroles. Un bandit aussi terrible qu'annoncé aurait mérité un petit traitement de faveur, ne serait-ce que pour que le spectateur puisse frissonner tranquillement dans son fauteuil, une cannette de bière à la main ...
Au final, on a quand même un western hyper classique avec de beaux paysages, où on ne s'ennuie pas et où on prend même plaisir à suivre des aventures plutôt convenues. Ce petit cocktail de multiples personnages dégagent un certain charme.
Pour la note, je vais mettre 6 + 1 = 7 ; le point supplémentaire, c'est pour la chanson "far away" et l'actrice-chanteuse Joan Staley