Natalie Dormer et Anthony Byrne ont bien de la chance, la maison Netflix leur a donné les clés du camion : ok pour leur scénario de débutants écrit à 4 mains, ok pour le rôle principal pour elle, qui a quand même dans son CV des trucs aussi puissants que "Hunger Games" et "Game of Thrones", ok pour sa première réalisation à lui. Le (télé)spectateur, lui, a bien moins de chance, il va devoir se farcir "In Darkness", un autre "Netflix flick" ni fait ni à faire... Un autre projet a priori alléchant et qui part bien, avec 45 minutes intriguantes, appliquant avec sagesse les règles établies par les "maîtres" du genre : un joli suspense solide, bien maîtrisé, où Natalie peut briller tout en restant sobre, et gagner en crédibilité.
Mais comme on est chez Netflix, ça ne va pas durer, et une fois exposé le vrai sujet du film, soit plus ou moins un thriller d'espionnage à partir de ce vieux conflit serbo-bosniaque résumé en 3 clichés "pour les Nuls", le film part méchamment en sucette. Le "scénario" enfile les révélations et les twists en s'enfonçant toujours plus dans le ridicule, les personnages deviennent indéfendables à force d'incohérence, et le metteur en scène se contente de faire le malin pour nous convaincre qu'il a des idées. Comme on finit par se moquer royalement de ce qui se passe sur l'écran, on ne se formalisera même pas quand le dernier twist déconstruit totalement le peu de vraisemblance sur lequel "In Darkness" était bâti...
Le générique de fin arrive, et il ne reste plus rien qu'un champ de ruines, un autre non-film. Pas sûr quand même que quiconque mise à nouveau son argent sur les idées et le "talent" d'Anthony et Natalie : allez, ils auront quand même eu leur quart d'heure de célébrité...
[Critique écrite en 2018]