Petit plaisir coupable : j'ai visionné une tragédie cinématographique allemande en 5 actes de 3 heures qui ne dépassera pas les 1000 entrées à l'échelle nationale, et ayant pour thèmes les névroses familiales, la déchéance physique et mentale, ainsi que la mort. Ça en jette vous trouvez pas ? Non ? Bon, je suis un dandy pédant, je sais...
Plus sérieusement, c'est réellement monumental, on ne s'ennuie pas une seule seconde, les acteurs sont tous excellents, les histoires et dynamiques scenaristiques sont captivantes, les personnages d'une profondeur inouïe. Il y a matière (dense) à réflexion, c'est le moins qu'on puisse dire. Mention spéciale à deux scènes : l'une, entre mère et fils, d'une violence inouïe, réussissant à poser un équilibre parfait entre pathétisme comique et terreur froide, sauvage ; l'autre, dilemme intérieur en plan-séquence, à la fois drôle et glaçant, autour du suicide et de la souffrance indispensable pour continuer à vivre.
Hormis une mise en scène et une construction trop plates, pas assez de puissance dramatique, de perversité et de scabreux (il aurait été bienvenu de pousser les curseurs dans le rouge), c'est parfait. Je ne cesse de revoir à la hausse mon appréciation de ce film et de légitimer sa durée, que je remettais en question en sortant de la salle.
Honnêtement, foncez dans les quelques cinémas à travers la France qui le diffusent ! C'est exigent, mais ça en vaut le coup !