On y a tous eu droit.
Mais si ! Souvenez-vous de cette soirée pourrave où vous vous êtes retrouvé abandonné au milieu d'une bande de connards inintéressants.
Contre l'ennui, on fait bonne figure. On essaye au moins. On tourne en rond, on tente de s'incruster dans les conversations à la con, on regarde les bibelots ridicules sur les étagères... Raté : un point pour l'ennui.
Et puis on remarque l'autre. L'autre prostré, seul, près du saladier de punch. L'autre qui se fait chier comme un rat mort. Et c'est avec lui que l'on retrouvera le goût simple de s'amuser.
The Party c'est cette histoire universelle.
Le convive contemporain de base se demandera surtout si, dans cette histoire, il y a le dernier tube électro pour faire dandiner les poufs en string. Si lesdites poufs ont les mœurs aussi légères que leur lingerie. Si il y a des binouzes et de la vodka plein le frigo. Et si les gags seront à base de rails de coke négligemment aspirés de travers.
Et bien dieu (sciemment sans majuscule) merci, que nenni ! Point question ici de ces sources de ma misanthropie aigüe. Vieux jeu ? J'assume ! Et puis merde !
Parce que chez monsieur Blake Edwards, ce grand réalisateur injustement ignoré par 99,9% des cinéphiles, on fait dans le raffinement et l'élégance ; qualités qui ne sont tristement plus d'actualité, je vous l'accorde. Ce talent pour la composition de plans savoureux qui cachent souvent une connerie subtilement cachée ; cette classe et ce style dans la direction artistique d'un goût exquis ; ce timing irréprochable dans le découpage et la gestion de l'humour ... je les aime par dessus tout. Ou presque.
Par dessus tout il y a le jazz (encore un truc dont tout le monde se tamponne les côtelettes). Il y a la partition délicieuse de Mancini, ce grand compositeur injustement ignoré par 99,9% des mélomanes cinéphiles ou non. Il y a la dignité absolue de ces musiciens qui joueront ce nectar auditif jusqu'au bout, même noyés sous la mousse.
On obtient donc l'équation :
Edwards + Mancini = Bonheur
Et si vous croyez que je vais enfin vous lâcher avec ce film, vous vous fourrez ce que voulez où vous le voulez.
Ouais, The Party c’est aussi un personnage unique. C'est l 'immense génie comique de Peter Sellers qui prête ses traits et son infinie finesse à un Indien acteur raté, mal à l’aise mais toujours enthousiaste dans sa solitude. Indien qui mènera une destruction en règle de la bienséance hypocrite culminant en un joyeux bordel général et revigorant. Jubilatoire.
Je vous épargne mon laïus concernant l'intelligence truculente du sous texte sur le showbiz et le décalage culturel, je vois bien que vous souffrez.
On récapitule :
Edwards + Mancini + Sellers = Bonheur ²
Je vous ai parlé du serveur ?