Mine de rien, Bertrand Tavernier aura parcouru, du Moyen Âge à notre époque, bien des siècles, et ici, ça représente quelque part une injustice.
D'une part, celle d'un homme revenu transformé des guerres et captivités qu'il a vécu et d'autre part une fille prise dans le désarroi en constatant ce qu'est devenu celui qu'elle voulait ardemment connaitre, et qui va lui en faire baver.
Je pourrais dire aussi que c'est un scandale que ce film soit désormais devenu invisible, nous empêchant non seulement de profiter d'une belle copie (l'image que j'ai eu, issue d'un passage tv, était très moche), mais d'une exposition qui lui serait tant gré.
C'est plus un duel psychologique plutôt que de véritables scènes d'action, quoique on retrouvera les scènes à cheval filmées de la même façon dans La princesse de Montpensier. Donc, on est plus là dans un climat pesant, où la maladie et la mort sont omniprésentes. Ça donne un film vraiment pas mal, avec les interprétation habités de Bernard-Pierre Donnadieu et Julie Delpy, mais on ne peut pas dire que Nils Tavernier, le fils de, fut doué ; il joue le frère de cette dernière.
Mais c'est au niveau de la musique que le film m'a en fin de compte le plus étonné ; elle est composée par Ron Carter, un chanteur de jazz, et a particularité d'avoir beaucoup de contrebasses. Si vous voulez, ça fait penser à du Jonny Greenwood période There will be blood. Ça peut sembler incongru compte tenu de l'époque, mais ça rend finalement très bien à l'image.
Au final, La passion Béatrice (celle d'une fille pour son père) est ce qu'on appelle une véritable curiosité, qui attend désespérément une belle édition vidéo.