À une époque où ça fait bien d'être athée en avançant des arguments aussi cons que les les bigots d'hier, et d'avoir la mémoire sélective en ne retenant que les histoires de pédophilie, il est salvateur de se replonger dans une époque où la religion avait encore sa place. Ce film prend pour sujet un couvent québécois dans les années 60 qui doit faire face à la modernité et l'avancée du gouvernement. L'école privée catholique disparaît doucement au profit de l'école publique et gratuite.
Ce film a bien entendu des échos avec l'actualité, car même si ce n'est pas forcément volontaire de la part du réalisateur (encore que...), nous avons remplacé un système d'éducation certes enfermé dans le passé mais efficace et dévoué, pour le remplacer par des profs analphabètes et des élèves qui passent les classes pour gonfler les statistiques de réussite scolaire. Bravo.
C'est une autre époque, où le couvent pouvait être un refuge contre la vie extérieure pour laquelle tout le monde n'est pas taillé, où le relatif anonymat du voile permet de se consacrer à une vocation. Difficile passage lorsque, pour survivre, ces nonnes deviennent femmes en changeant d'uniformes, en dévoilant leurs cheveux.
Pour autant le réalisateur ne dépeint pas un portrait idéalisé, mais celui de femmes austères qui font difficilement face à une génération de jeunes filles bouillonnantes, tandis qu'à l,intérieur de la communauté même les religieuses se font des coups bas. Moments cocasses également ; le chant classique aussi ridicule que les prêtres à guitares qui cherchent à faire moderne.