C'est officiel, je déteste comment sont distribués et promus les films en France. Je ne comprends pas ce manque parfois de fois aux projets novateurs qui sont souvent cantonnés à des petites salles ou distribués pour une durée limité. C'était le cas pour Dofus et la moitié des films d'animation made in France (à moins que Zombillenium change la donne vu qu'il sort aujourd'hui), c'est le cas pour les animés japonais même estampillé Ghibli (et dont les critiques crient toujours au nouveau Myazaki, même pour Isao Takahata !) alors que des projets qu'on sent foireux dès le départ ont une distribution plus grande (je ne parlerai pas de My Little Pony le film car, il y a du pour et du contre, mais les Emojis, par contre, je ne comprends pas sa distribution). Et je ne parlerai pas de nos chefs d'oeuvre de comédies françaises qu'on sait déjà qu'ils seront mauvais dès le départ, mais qui vont tout rafler au box office (oui ne soyez pas naïfs, Les Nouvelles Aventures de Cendrillon sera mauvais malgré Lionel Steketee à la réalisation; quand on voit que la bande annonce d'un film comme Épouse -Moi Mon Pote est plus drôle en elle-même que ce truc, c'est déjà mal parti). Du coup, je fais ce que je sais faire de mieux : donnez une chance à une perle d'animation qui aurait pu faire plus d'entrées si les critiques avaient fait leur boulot. C'est parti pour La Passion Van Gogh !
Une prouesse technique incroyable
On va passer sur ce qui est très évident. La prouesse technique. 120 tableaux différents pour un film qui retrace le style du peintre. Je pense qu'on ne pouvait pas faire plus bel hommage à l'artiste. L'animation est nettement plus agréable que les films en rotoscopie (oui navré je n'ai pas accroché des masses à A Scanner Darkly) et les acteurs sont vraiment reconnaissables malgré la peinture. Mais ce qu'il y a de bien, ce sont les transitions. Elles sont vraiment bien gérées. Le film entier est une oeuvre d'art qu'on peut suivre et contempler. C'est vraiment bien fait. Je pourrais reprocher le manque flagrant de plan séquence, vu que le style s'y prête mais ce n'est au final pas indispensable. Mais le truc cool sont les transitions entre les images du passé et du présent. Je les trouve vraiment bien pensée et le passage extrêmement fluide. Seulement, la réalisation souffre inévitablement de longueurs. Ce n'est pas entièrement de sa faute mais étant donné que le film entier s'apparente à un ensemble uni de tableau, fatalement, il y a un moment ou on décroche et on est plus impressionné par le chef d'oeuvre en place (sauf si on fait parti de la haute court ou "l'intelligencia comme je l'appelle). Quant au personnage, ils sont plus ou moins intéressant.
Portrait d'acteurs et d'actrices (oui respectons la parité)
Dans le rôle d'Armand Roulin, on a Douglas Booth (qui a joué dans Jupiter Ascending, Noé et Orgueil, Préjugé et Zombie...moi même je ne sais pas pourquoi ce film existe) et qui est doublé en français par Pierre Niney (qui a le chic d'avoir les meilleurs projets). Il s'agit d'un personnage qui a au début un avis de masse sur le peintre (à savoir, négatif) et contraint de remettre une lettre à la place de son père à...on ne sait pas. Mais c'est ça qui est bien fait car d'une tache qu'il jugeait ingrate, il va apprendre à connaître et enquêter sur Van Gogh et comment il a été perçu à travers les personnes qu'il a côtoyé et que cette quête sera aussi une quête pour le personnage lui-même. Il sera de plus en plus intéressé par la vie de l'artiste et voudra démêler le vrai du faux.
Dr. Gachet (Jérôme Flynn de Game of Thrones, oui le cool Jérôme Flynn) est un personnage que l'on découvre au fur et à mesure, au point de le connaître avant même qu'il apparaît. Il s'agit d'un médecin proche de Vincent et un 2e frère pour lui.
Marguerite Gachet (Saorise Ronan <3) est un personnage assez mystérieux et difficile à cerner. Ce qui rend le personnage intéressant entre ce qu'on croit savoir et ce qu'on sait d'elle. Elle est très secondaire à l'intrigue mais bon...
Louise Chevalier (Helen Mc Crory de Skyfall et The Queen, ainsi que la mère Malefoy d'Harry Potter) est aussi un personnage intéressant. C'est la gouvernante qu'on aime détester et assez médisante avec son ton hautain.
Et enfin Adeline Ravoux (Eleanor Tomlinson alias Fiona Chataway dans Alice au Pays des Merveilles) est un personnage très sympathique. Elle a une bonne alchimie avec Armand Rollin et c'est l'un des rares personnages positifs du film (avec le personnage du Père Tanguy interprété par John Sessions).
Je ne vais pas détailler tous les personnages comme le père, le facteur Roulin ou le batelier qui sont des fonctions à l'histoire mais qui sont aussi super sympa.
Passé tragique pour personnage complexe
On pourrait redouter le faite que le film ne doit son intérêt que par la prouesse technique et qu'en dehors il n'y a rien. Ce n'est pas le cas. Cela dit, il faut vraiment être intéresser par la vie de Vincent Van Gogh et d'être curieux. Et rien que pour ça le film doit être vu. En effet, comme beaucoup, j'ai eu un avis scolaire de la vie de Van Gogh et ce film, inspiré de sa vie, nous livre une version romancée mais intéressante. L'histoire n'est pas extraordinaire mais est quand même une enquête sympathique et facile à suivre. Ce qu'on pourrait reprocher , ce sont les longueurs (oui, je me répète). Et c'est le gros défaut du film encore une fois, mais qu'on ne peut pas en vouloir car , c'était inévitable vu la forme du film). Mais au final, l'histoire est touchante et qui nous apporte beaucoup à travers son personnage principal qui n'est plus du tout le même à la fin. Bref, un film intéressant à plus d'un titre
Un film à voir, mais il faut faire l'effort d'y aller
Il faut voir ce film. Voilà. Qu'on soit intéressé ou non à la vie du peintre, il faut voir ce film. Parce que d'une part, il s'agit d'un film d'animation techniquement bien fait, mais avec une histoire vraiment intéressante. Bref, il faut faire l'effort. Et cela me rend triste son si peu de distribution (en 1 semaine, il n'a rapporté que 1 million de $ sur 5 millions de $ de budget) qui fait que les films d'animations qui n'ont pas l'étiquette Disney/Pixar, Sony, Illumination et compagnie soient toujours les parents pauvres (oui, où est le buzz tel Ma Vie de Courgette ?). Bref, malgré ses petits défauts, c'est un film que je recommande (maintenant, je vais voir Zombillenium, à moins que je sois tenté de massa...euh...critiquer les films cités dans l'introduction).