La prochaine séance, c’est le film Schneider vs. Bax (traduit en français par Dans la peau de Bax), du néerlandais Alex van Wanmerdan. C’est l’histoire de deux tueurs à gages qui s’affronte autour d’un lac, mais rien ne se passe comme prévu bien sur. Le long-métrage se veut être une comédie, mais l’intérêt du film est que l’on peut avoir différentes lectures. Je suis donc resté assez hermétique à cet aspect comique malgré quelques gags très bons (comme cette histoire de pouce), et j’ai plutôt regardé le film comme un objet tragique digne d’une pièce de Corneille (on est en plus quasiment dans une unité de temps et de lieu), mais heureusement pas dans un ces films qui ressemble à du théâtre filmé puisque le réalisateur sait cadrer. Il utilise alors à merveille la géographie si particulière du lieu de l’action, et élabore ses relations entre les personnages d’une manière aussi labyrinthique que cet espace. Trahison, illusion, mirage… que des manières pour piéger l’autre. Les personnages apparaissent ainsi tous comme des trompeurs ou trompés, et il ne peut en résulter que du mensonge et de la manipulation. C’est là que le film est tragique, en ne mettant en scène que des relations biaisées et construites sur du mensonge. Schneider vs. Bax est donc un beau film tragique qui transcende sa condition de comédie un peu loufoque et réussit à dresser un portrait froid et pessimiste sur les rapports humains.
Tiré du journal du festival de Sitges 2015 : lire l'article entier sur mon blog...