Y a des trucs intéressants dans ce film et pourtant je n'ai pas accroché.
Le scénario m'a semblé un peu écrit n'importe comment. Disons que ça part un peu dans tous les sens, qu'il y a trop de personnages sans qu'aucun ne soit vraiment approfondi, que l'aspect surréaliste prend trop le pas sur la dramaturgie. Il y a bien un objectif principal qui permet de construire un semblant de structure, mais c'est un peu dynamité par les objectifs des autres personnages ; pire, pendant un long moment, le héros disparaît du film. Ce genre d'écriture en quasi huis clos m'a un peu rappelé le théâtre, sauf que ça n'excuse en rien ce côté confus. Et puis, comme je le disais, le côté surréaliste est trop envahissant, si bien que tout peut arriver et on s'en fout... les enjeux perdent donc de leur force.
En fait, le scénario a si peu de sens qu'on dirait que l'auteur se contente d'accumuler les effets chocs. Au moins ça reste à un niveau narratif, je veux dire par là que ce ne sont pas de simples explosions et que ça ne consiste pas à juste faire des révélations sans queue ni tête ; l'auteur crée des situations, crée un contexte. Ce n'est donc pas de l'écriture facile. C'est juste que l'aspect surréaliste est mal dosé, le scénario un peu mal ficelé.
La mise en scène est propre : on a de jolis plans, un découpage efficace, des mouvements de caméra qui fonctionnent bien et une très bonne utilisation des lieux. De plus, les acteurs se prennent au jeu et se donnent à fond, ce qui permet d'y croire un tantinet à cette intrigue tournant au grand-guignol. La musique également fonctionne assez bien. Formellement, il n'y a pas de reproche à formuler.
Bref, "Schneider vs. Bax" se vautre à cause de son scénario qui n'a pas vraiment de sens, qui accumule les moments forts sans réelle cohérence, sans qu'il n'y ait d'attente de la part du spectateur ; c'est un peu exclure ce dernier du processus cinématographique, ce qui est regrettable vu la qualité technique du film.