La Peau douce, sorti en 1964 est le 6ème long métrage de François Truffaut.
Pierre Lachenay (Jean Desaily) est écrivain, critique littéraire et dirige une revue (Ratures). Il est marié avec Franca (Nelly Benedetti) avec qui il a une fille, Sabine. Ce sont de grands bourgeois.


Lors d'un voyage en avion pour une conférence au Portugal, il va rencontrer une hôtesse de l'air, Nicole (Françoise Dorléac), et une aventure va commencer entre eux.


Les relations de couple sont centrales dans le cinéma de Truffaut, mais il n'est pas rare que ce couple soit complété d'une troisième personne. Ici, le scénario est somme toute assez simple, nous dépeint une histoire d'adultère. Truffaut voulait réaliser un film « indécent, complètement impudique, assez triste, mais très simple ». C'est réussi.
Les comédiens jouent juste. Jean Desaily, pas très beau, un peu mou est parfait dans le rôle de ce mari qui trompe sa femme. Un peu sympathique au début, il devient de plus antipathique par la suite. On se demande même, finalement ce que les deux femmes lui trouvent, si ce n'est sa célébrité.


Lachenay est un bourgeois, et ils vivent dans une certaine époque. D'abord le personnage de Nicole ne va pas vouloir le laisser monter chez elle, par peur du qu'en dira-t-on, et ensuite, c'est lui-même qui va la mettre face aux conventions sociales, en l'ignorant pendant toute une soirée. C'est finalement cette peur du regard de l'autre et ce respect des conventions sociales qui va peu à peu faire disparaitre leur passion naissante. Du moins en partie. Puis tout va basculer assez rapidement.


Le personnage de Lachenay est en parti autobiographique. En effet, Truffaut se serait inspiré de sa relation avec sa femme Madeleine Morgenstern et avec sa maitresse Liliane David. Il a même tourné dans son appartement très bourgeois du 16ème arrondissement rue du Conseiller-Collignon. Il se serait également inspiré des affaires Nicole Gérard et Jaccoud.


Ce film qui précède Fahrenheit 451 restera un classique de l'adultère par sa réussite formelle.

Créée

le 10 févr. 2019

Critique lue 406 fois

1 j'aime

Hunkarbegendi

Écrit par

Critique lue 406 fois

1

D'autres avis sur La Peau douce

La Peau douce
Before-Sunrise
6

L'adultère dans toute sa splendeur

Pierre Lachenay a vraisemblablement tout pour être heureux. Il est connu et reconnu dans son métier de directeur d'une revue littéraire. Il a une femme aimante et complice et une petite fille qui...

le 14 juin 2011

17 j'aime

5

La Peau douce
EricDebarnot
7

Le grand mystère de la Femme

L'une des œuvres les plus graves - voire dérangeantes - de Truffaut, "La Peau Douce" est comme un soupir amer sur la faiblesse des hommes quand le vernis social s'écaille pour laisser le cœur à vif...

le 28 oct. 2014

16 j'aime

3

La Peau douce
Cultural_Mind
8

Amour triangulaire

Mal accueilli en son temps, La Peau douce a déconcerté les admirateurs de la Nouvelle vague. Plus découpé (environ mille plans) et moins mobile que Jules et Jim, son prédécesseur sur la thématique du...

le 7 juin 2021

14 j'aime

Du même critique

La Mort de Louis XIV
Hunkarbegendi
3

La Mort du Spectateur

Ce film est d'un ennui ... mortel; À défaut de vraiment mourir vous risquez à coup sûr l'endormissement. Idéal pour tous ceux qui souffrent d'insomnie. Ou si vous voulez torturer quelqu'un. Un...

le 13 févr. 2019

6 j'aime

1

Guerre et Paix
Hunkarbegendi
8

Critique de Guerre et Paix par Hunkarbegendi

Une excellente adaptation du livre de Tolstoi, sans doute la meilleure à ma connaissance. À l'écriture on retrouve Andrew Davies, connu pour ses adaptations de romans classiques tels que Pride and...

le 18 févr. 2016

6 j'aime

Game of Thrones: The Last Watch
Hunkarbegendi
5

Critique de Game of Thrones: The Last Watch par Hunkarbegendi

Documentaire post-autopromotionnel assez superficiel et donc décevant sur la série Game of Thrones. Certes, on y suivra le point de vue assez intéressant d'un figurant, tout en restant toujours...

le 28 mai 2019

5 j'aime