Peu après la guerre de Secession, le colonel joué par Glenn Ford va devenir juge d'une ville et nommer son assistant shérif du même patelin. Sa rigueur et sa sévérité excessive vont provoquer la colère des habitants, choqués de ses condamnations à l'emporte-pièce. La femme du juge va être si opposée à lui qu'elle va craquer pour le shérif, poussant le premier à devenir fou en quelque sorte.
Si on excepte les premières minutes, qui sont à la fois impressionnantes et peu morales pour un film de 1948, à savoir le massacre de confédérés qui avaient pourtant hissé le drapeau blanc et dont le colonel et son assistant, joué par William Holden vont en éprouver une grande culpabilité car ils auraient pu ne pas les tuer, La peine du talion déçoit un peu à cause de sa réalisation. En effet, ce western réalisé platement par Henri Levin propose le portrait d'un homme torturé que joue très bien Glenn Ford, avec sa coupe de cheveux étrange, qui glisse peu à peu vers la folie à cause de ce trauma puis de sa rigueur à appliquer la loi de manière stricte.
Je reviens sur cette mise en scène que je trouve non seulement plate mais également factice. J'en veux pour preuve une scène dans une prison où on voit très bien que le mur de briques est du carton, et que le comédien en question s'appuie à peine dessus, car il risque de le casser. Ou alors l'utilisation parfois importante de nuits américaines et de transparences, alors que des scènes, notamment le grand incendie du final, aurait pu être encore plus fort.
Sous couvert d'un western, le sujet aurait pu être celui d'un film noir, preuve de la souplesse du genre, mais il manque un John Ford ou un Anthony Mann qui aurait donné encore plus de mordant à cette histoire peu explorée en fin de compte. Celle du traumatisme d'un homme qui le dévore...