J'ai tellement l'habitude de voir des classiques avec Cary Grant qu'il est presque étrange de le voir dans un film moyen. « La Péniche du bonheur » en fait clairement partie, se regardant sans déplaisir tout en se révélant assez prévisible. Sa principale particularité : voir le beau Cary affublé de trois enfants (je crois que c'est la première fois que je le vois dans ce cas!) et même d'un jean pendant quelques instants, chose presque aussi rare.
Le reste est nettement plus routinier : un scénario gentillet et légèrement pantouflard, mis en scène assez platement par Melville Shavelson, le soin apporté à la photographie m'ayant paru nettement moindre en comparaison des productions de l'époque. Aucun second rôle réellement marquant, si ce n'est celui de Carolyn, qui aurait pu être intéressant si l'écriture ne prenait pas soin de la charger (sans grande crédibilité) à quelques moments bien précis histoire que le spectateur lui préfère sans détour Sophia Loren.
L'alchimie entre cette dernière et l'acteur fétiche d'Hitchcock se révèle d'ailleurs assez moyenne, tout en se montrant plutôt convaincants individuellement (et puis... quelle femme ! Indéniablement l'une des plus belles et des plus sensuelles au monde, surtout dans des robes particulièrement renversantes ici), les jeunes acteurs s'avérant plutôt corrects, amenant même quelques sourires grâce à une poignée de situations et de dialogues sympas.
Un peu (beaucoup) facile, donc, heureusement doté d'un certain charme « à l'ancienne » et d'un minimum de savoir-faire (la fameuse péniche de fortune est une amusante idée convenablement exploitée) pour que cela se regarde sans déplaisir, bien que très anecdotique, surtout au vu de son incroyable duo de stars.