Le film traite d'un sujet peu exploré au cinéma, à savoir les enfants atteints de Xeroderma pigmentosum, à savoir une maladie génétique très rare qui attaque la peau, formant des zones cancéreuses si la personne est exposée à la lumière du soleil ou aux ultraviolets. On suit l'un d'entre eux, qui peut sortir la journée en enfilant une combinaison blanche, qui ressemble à celle d'un apiculteur, qui est suivi par un dermatologue joué par Vincent Lindon. Cependant, ce dernier a sa demande de mutation acceptée à l'OMS en Suisse, et ne pourra donc plus s'occuper de cet enfant, auquel il était très attaché. C'est sa remplaçante, femme assez compliquée jouée par Emmanuelle Devos, qui prendra la relève.
Sur une thématique qui peut convoquer le pathos, j'avoue avoir été plusieurs fois ému, notamment par la force de ses interprètes (normal quand on parle de Vincent Lindon), et en particulier par cet enfant, devrais-je dire cet ado, joué par Quentin Challal, qui tient le plus à vivre comme les autres, malgré qu'il soit régulièrement confiné. Même la question sexuelle est plus qu'évoquée, quand il va rencontrer une très belle fille, Solène Rigot, mais comment voir l'avenir alors que vivre en soi est déjà difficile ?
Quant à Vincent Lindon, je le trouve également touchant, car son côté bourru, le fait qu'il communique assez peu avec sa femme, s'explique par un drame familial, et dont cet ado reste le seul lien, la seule chose qui l'anime encore dans son travail en attendant sa mutation.
On voit aussi que La permission de minuit est un film vraiment documenté, où les acteurs ont certainement dû apprendre comment se préparer avant une opération, enfiler une blouse, car les gestes techniques sont justes. Ce qui augmente la crédibilité et la qualité du film, dont on peut difficilement dire qu'il se termine bien en connaissant la maladie du garçon, mais qui donne envie de se battre.