Une fille qui en a

Une fille de 13 ans, qui a perdu son père, cache la disparition de ce dernier auprès de la propriétaire de la maison où ils vivent. Mais le fils de cette dernière va troubler cette étrange quiétude.

1976 fut l'année de l'explosion de Jodie Foster, avec pas moins de cinq films à son actif, passant de la comédie comme Freaky Friday à Taxi Driver en passant par La petite fille au bout du chemin, titre qu'aurait pu trouver Claude Chabrol, et qui participe à son étrangeté.

Alors âgée de 13 ans, elle a une maturité impressionnante pour une actrice de cet âge, et loin de jouer aux singes savants comme tant d'autres, on sent qu'elle a la tête sur les épaules pour créer quelque chose d'aussi machiavélique, à savoir dissimuler la mort de son père, dont les causes nous sont inconnues. On retrouve dans le casting un jeune Martin Sheen en fils de la proprio, tout aussi dérangé, mais sans l'air d'y toucher. Tout le film repose sur cette étrangeté, cette ambiance à la lisière du fantastique donnée par cette maison qui semble loin de tout, et cela joue sur la réussite de l'entreprise. Pour l'anecdote, il y a même un plan nu de l'actrice, ce qui parait inimaginable aujourd'hui, mais c'était en fait sa soeur ainée, âgée de sept ans de plus qu'elle, qui l'avait doublée.

Le film est en soi mystérieux, car il fait partie d'une coproduction entre la France et le Canada, d'ailleurs je l'ai vu dans une version doublée où Jodie Foster se double elle-même, et on sent dans le regard de cette fille une détermination, une fronde, une assurance qui fait partie des plus grandes. Pas étonnant qu'en la voyant là et dans Taxi Driver on se dise qu'elle a un grand avenir... ce qui est le cas.