Les décisions de Disney sont pour nous plus obscures que les fonds abyssaux, et on s'est retrouvé devant ce remake "live" qui n'a cessé de nous interroger. On se fiche éperdument de la colorimétrie de la peau de l'héroïne (le débat tendance, et surtout vain, du moment), mais pourquoi, si Disney veut aller dans le sens de l'intégrité, garder quand même l'accent créole ultra prononcé (à coups de "Doudou !" et "Missié !") de Sébastien le Crabe (d'accord, il n'a plus les lèvres épaisses du dessin animé, mais on garde quand même la caricature ? On n'est pas contre, cela faisait partie du dessin animé, mais on ne comprend pas la logique intégriste Disney...). A cela s'ajoute une "Eurêka" féminine (dans le Livre de la Jungle, on était très heureux du Kaa féminisé, dans un film qui manquait justement de femmes... Mais dans La Petite Sirène... Non, vraiment, on ne comprend pas), des designs réalistes d'animaux qui empêchent toute expression faciale (il faut voir Polochon avoir peur, rigoler, être triste...avec toujours la même tronche de merlan frit, c'est à pleurer de rire), une Melissa McCarthy qui essaie de donner l'impression que quelqu'un se soucie vraiment de ce film (on ne compte pas sur Bardem à ce sujet, il a l'air d'attendre la fin avec nous), des animations de poissons plutôt sympa (et ultra colorées, sortez vos lunettes de soleil) qui compensent les mouvements de cheveux et barbe sous l'eau qui sont ratés, des vibratos excessifs dans toutes les chansons ("partir là-bas...aaaaah, aaaah, AAAAAH !!!", calme-toi, Laura Pausini), des paroles maintenant complètement aux fraises ("Sous l'océan", qui récite tous les poissons qui jouent des instruments dans la version animée, est à côté de la plaque puisque les poissons ne font rien, maintenant... On vous dit : incompréhensible), idem la chanson légèrement "forcing" dans ses paroles de "Embrasse-la" (on pouvait peut-être adoucir un peu l'idée du "vas-y mon gars, de toute façon elle peut pas dire non" - ironie - de l'ancienne version) alors que d'autres ont sauté (la chanson d'Ursula zappe le passage où elle dit qu'une femme qui se tait est plus attirante, ouf, on a au moins capté ça). Mais comment se réjouir d'une version qui rajoute presque 1h de métrage (!) pour ne rien apporter de plus (une petite séquence de danse au marché, notamment... Dispensable), pour trier sans aucune logique ce qu'elle garde et ce qu'elle change. Encore une fois, on n'en veut pas à Halle Bailey de nous avoir cassé les oreilles, car c'est précisément ce que Disney lui a demandé, en essuyant des critiques dignes du Néolithique, alors : "pas grave si ce film est affligeant, on vous conseille juste d'aller voir autre chose, là-bas...aaaaah, aaaaah, AAAAAH !!!"