La piel que habito par elgwen
Almodovar reussit encore à mêler les contradictions dans ce film déroutant : esthétique clinique et bigarrée, intrigue malsaine et personnages touchant. Un cauchemard qui passe tout en douceur. C'est d'abord un thriller, haletant, au scenario tellement improbable qu'il assène une veritable claque dans son dénouement. Et c'est surtout un talent extraordinaire pour faire emerger de l'humanité de toutes les situations, sans jamais craindre les plus extremes. Almodovar nous prend sans cesse à contrepied tout en maintenant une cohésion impressionante de l'ensemble : du grotesque dans la tension, de la serenité dans l'horreur, de la seduction dans la haine. On fini, complétement désarmé, par prendre une touche de tendresse en pleine gueule.