De l'inutilité d'écrire une critique lorsque 194 autres existent déjà.
Ça y est, enfin : j’ai vu mon premier Almodovar !
(Hourras d’une foule en délire)
Ce réalisateur m’intriguait, certes, Volver attend sur mon disque dur depuis un bon bout de temps, mais mon inconscient faisait un blocage, pour lui, Almodovar ce sont des histoires de bonnes-femmes (pas taper, c’est mon inconscient, il ne sait pas vraiment ce qu’il fait) et il a fallu que je sois coincée chez moi par la pluie avec la flemme carabinée de faire quoi que ce soit d’autre que de me transformer lentement mais surement en une larve patentée pour me faire me dire « La Piel que habito ? épouvante-horreur ? Allez, porque no ? » (stock d’espagnol écoulé).
La Piel que habito, c’est bien. La narration nous perd d’abord pour ensuite nous donner toutes les clefs permettant la compréhension de l’histoire. Une ambiance prenante et malsaine nous colle à notre écran pour ne nous lâcher qu’une fois le générique venu, et encore.
La Piel que habito, c’est beau, et pour les mirettes, et pour les esgourdes. Ne connaissant pas, je me suis dès le début rendu compte que ce Pedro a plus d’un tour dans sa manche ah (ah ah), c’est le genre d’esthétique que j’aime : de beaux plans, des décors soignés, habilement filmé… Et la BO ! Signée Alberto Iglesias, des cordes on passe à la chaude voix de Buika, braquons vers des rythmes plus contemporains, ça roule. Yo. (…) Tout ça pour dire que je ne me lasse pas de l’écouter depuis hier.
La Piel que habito, c’est bien interprété. C’est la première fois que j’ouïe Banderas dans la langue qui est sienne, l’espagnol, couplé au fait que les années l’ayant avantageusement buriné, il réussit parfaitement à être inquiétant, froid le tout sans en dire beaucoup. Marisa Paredes, parfaite en gardienne de ses noirs secrets, de ceux de tout le monde en fait, et que dire d’Elena Anaya… C’est purement subjectif et n’est peut-être pas le bon critère sur lequel la juger, mais cette femme est sublime bon sang de bois ! Elle a un regard… ! Hypnotisant. On comprend l’effet produit sur ce cher docteur. (Superbe). Et elle joue bien cette captive qui ne cesse de nous intriguer (et est-ce que je vous ai dit qu’elle est canon ?)
Alors je m’arrête à 8/10 parce que comprenons-nous bien, le film m’a emballé dans la forme et intéressée dans le fond, je suis facilement captivée par l’univers médical, les corps transformés et les dérives qui s’ensuivent, mais l’histoire, si on veut être pointilleux, est blindée d’invraisemblances et je serais curieuse de savoir comment il retrouve ce jeune-homme au scooter, en plus de trouver certaines transformations peu crédibles (je ne peux en dire plus sinon je risque fort de spoiler le film ce qui, pour La Piel que Habito, tiendrait du sacrilège).
(Donc tout ce qu’il me reste à faire est de la fermer)
(Point)
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