Swimming fools
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le 17 juin 2017
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La première fois que j'ai rencontré Romy, c'était dans un train en 1940, je crois. Elle si frêle, un peu perdue dans un wagon à bestiaux sillonnant la Beauce (où peut-être pas, mais la beauce ça sonne bien), moi si fort, mais si loin, incapable de la rassurer, je ne pouvais que compatir. Pensez donc, Anna (c'est ainsi qu'elle aimait qu'on la nomme) était juive, ce qui en 1940 n'était pas nécessairement un avantage, mais elle se trouvait être également allemande (!) dans un wagon empli de patriotes français, froussards, fuyant la France occupée qu'ils n'avaient pas le courage de défendre sauf à s'attaquer à la première femme allemande venue. Bande de lâches immondes, innommables thermites lubriques!
J'étais impuissant, mais elle s'en tirait admirablement ma Romy, charmant le plus insignifiant freluquet du wagon qui pour la protéger devint un lion féroce.
Auparavant, j'avais connu Romy, jeunes ( car nous l'étions tous les deux -jeunes- enfin, moi un peu plus qu'elle), elle était autrichienne et s'appelait Sissi. Sa beauté (déjà), son innocence oh combien charmante m'avaient immédiatement et irrémédiablement chavirés .Oui, Je sais je suis un homme et je ne devrais pas aimer Sissi, mais Sissi m'émeut, me trouble, me... Enfin je n'ai pas à me justifier.
Récemment encore, j'ai croisé Romy, dans Paris, elle était devenue pauvre, redevenue allemande, s'acoquinant avec des ferrailleurs plutôt bravaches, vendait ses charmes (ils étaient si nombreux qu'elle deviendrait riche à coup sûr) , mais elle était toujours aussi jolie et plus touchante encore que dans ses jeunes années. Et je ne devrais pas l'avouer parce qu'un homme ne doit jamais dire qu'il aime les put.. pardon les prostituées, (d'ailleurs je n'en connait pas personnellement), mais de nouveau je l'ai aimée.
Enfin, je l'ai revue hier je crois ou bien c'était le jour d'avant près d'une piscine de Ramatuelle, abyme abyssale des désirs. L'âme nue, le corps à demi dévêtu, elle était devenue femme, sensuelle, lascive, objet des de la convoitise de deux bellâtres. Autour de la piscine, se nouait une tragédie, les jeux amoureux n'avaient plus rien d'innocent, Romy devenue Marianne était désormais adulte, un peu désabusée, mais toujours elle resplendissait dans ce trio amoureux à quatre.
Eclaboussant dès les premiers instants son amoureux du moment, éconduisant peut-être son ancien amant venu passer quelques jours dans la villa tropézienne en compagnie de sa fille adulte, Marianne ne perdait pas la tête même au plus fort de la tourmente, demeurait forte face aux deux lions qui pourtant n'avaient pas une allure de freluquets et dont les tocades étaient devenus de redoutables jeux d'adultes .
Encore une fois elle s'en tirait admirablement Romy, comme toujours... dans cette vie de cinéma.
Créée
le 19 févr. 2021
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