Oh que c'est bon ! Oh que c'est beau ! Je n'en suis toujours pas revenu.
1930, et Walsh magnifie déjà ces décors majestueux de l'Ouest américain au cours d'un incroyable voyage. Le film a ses défauts, c'est évident, principalement lié au cinéma muet dont les codes n'ont pas tous été adaptés au parlant, mais le souffle des paysages et le sens du cadre fait oublier tout cela aisément. Quels espaces, quelles étendues infinies... John Wayne est assez étonnant, débutant, un peu maladroit dans son jeu mais qui impose un petit quelque chose juste par sa stature. Les autres personnes sont hauts en couleurs, des trombines qu'on oublie pas, et un peu caricaturales mais, encore une fois, "1930" quand même.
Il y a vraiment une partie étude de mœurs de l'époque, ces gens et leurs pratiques, les gestes du quotidien, comme ce qu'entendait montrer le récent "La Dernière piste". Les séquences impressionnantes sont nombreuses, comme le passage de la falaise ou des nombreuses difficultés du terrain, et rappellent que le film se veut avant tout un divertissement d'époque : l'histoire d'amour est à ce titre un peu bancale, un peu artificielle, mais pas si dérangeante. Et les éléments : la chaleur du désert, puis la pluie, la boue, la neige... les éléments se déchaînent avant le final bucolique, cabane dans les bois et retrouvailles dans un forêt aux arbres centenaires. Magique.
[Avis brut #10]