Représentant très fidèle de la Nouvelle Vague cinématographique tchèque des années 60, sous la forme d'une fausse comédie qui raille le régime communiste imposant à l'époque sa lourde tutelle dans son noir et blanc rigoureusement étalonné comme tous les autres films appartenant au même courant. Et malheureusement ce ne sera pas avec "La Plaisanterie" que je me rabibocherai avec ce mouvement qui me laisse encore une fois un peu étranger au style. Un humour et une satire qui ne m'atteignent pas.
Le fait que le film de Jaromil Jireš ait été interdit dans les pays du bloc soviétique est assez compréhensible étant donnée la frontalité de la charge, avec ce protagoniste exclu de l'université et envoyé aux travaux forcés après avoir été dénoncé par une fille qu'il courtisait. Pas de chance, il lui avait envoyé la petite plaisanterie éponyme sous forme de carte postale un brin moqueuse vis-à-vis du régime, et ce n'est pas passé. Devant un tribunal composé de trois bouffons, il sera humilié platement — quinze ans plus tard, il recroisera un de ces trois et décidera de se venger d'une manière assez sale. Jireš nous fait bien comprendre qu'il n'a rien avalé de cette trahison subie, incapable de tourner la page, et pour assouvir son désir de vengeance, fera tout pour avoir une relation sexuelle avec la femme de ce gars. Pas de bol à nouveau, il n'est plus son mari depuis belle lurette...
Il y a clairement une forme d'humour noir et d'ironie là-dedans, mais je trouve le film un peu trop confus à mon goût, que ce soit dans le choix de mettre en lumière certaines personnages dans la seconde partie ou bien dans la façon d'alterner entre les différentes époques.