Adapté d'un roman de Milan Kundera que votre serviteur n'a pas encore lu, La Plaisanterie est une oeuvre tchèque qui a été tournée pendant les événements tragiques du Printemps de Prague, qui a eu le droit à une sortie pendant laquelle les autorités communistes au pouvoir ont rongé leur frein, avant finalement de la faire interdire et de la mettre dans un purgatoire dans lequel elle est restée vingt ans.
Et quand on regarde le film, on se demande même pas pourquoi un tel destin. Le pouvoir communiste s'en prend franchement plein la gueule. La première moitié qui conjugue avec une belle fluidité passé et présent montre comment ce pouvoir réussissait à faire ressortir de chaque individu la lâcheté, l'ostracisme, la cruauté et bien évidemment la bêtise les plus crasses. Les flashbacks, pratiquement tous filmés en plans subjectifs, sont particulièrement puissants.
Dommage que la seconde moitié, où le scénario vire un peu à la confusion, notamment en s'étendant sur un personnage de musicien dont on a absolument rien à faire, pour s'achever d'une manière un peu trop sec, soit loin d'être à la hauteur de la première.