Leçon d'éducation reptilienne

Dans la quête que nous nous sommes fixée avec mon colloc de mater la plupart des Godzilla dans l'ordre chronologique, la découverte de La Planète des Monstres a été une étape importante.

Tout d'abord le titre choisi ne rend absolument pas justice au scénario du film, en effet ce n'est pas un blockbuster intergalactique que nous avons regardé mais bien un drame familial, celui d'un père essayant d'élever son fils seul. Pour la suite de cette critique je le désignerai donc par son nom alternatif : Le Fils de Godzilla.

Car c'est bien cela le sujet du film : la famille. Passé la première demi-heure plutôt réussie (les mantes religieuses géantes sont bien faites) mais ressemblant à celle de tous les autres godzilla réalisés jusqu'ici (des japonais qui découvrent des gros monstres), le film prend une direction complètement inattendue lorsque ces gros monstres cassent un oeuf contenant ce qui ressemble à un grand brulé en pleine souffrance. Il s'avère qu'il s'agit du fils de Godzilla (ne cherchez pas à savoir comment notre brave reptile géant s'est reproduit pour garder le peu de santé mentale qu'il vous restera à la fin du film), Godzilla, en bon père, vient alors le défendre. S'en suit une succession entre des scènes de combat avec Godzilla et les fameux insectes géants et des scènes d'éducations où Godzilla père essaie d'apprendre la vie de reptile géant destructeur de planètes à son fils : mention spéciale au moment où il essaie de lui enseigner comment cracher du feu et ce gros stoner fait des ronds de fumée - la consommation de stupéfiants chez les jeunes n'est visiblement pas un problème réservé aux humains.

Le film est particulièrement mauvais pour de multiples raisons, le rythme est très problématique (comme on peut s'en douter), le budget costume a régressé depuis les dernières productions - la queue de Godzilla bouge à peine ce qui nous ramène 5 ans en arrière - mais surtout : le FILS ! Mon dieu qu'il est laid, c'est un des pires costumes de l'histoire du cinéma, il ressemble plus à une une tortue qui prend du crack qu'au fils du destructeur des mondes, et, cerise sur le gâteau, cette petite terreur communique en faisant des abominables bruits de chien qui pleure. Il est à la fois si désagréable et si marrant que j'étais hyper content de le voir à chaque fois mais que je souhaitais aussi sa mort très souvent. Concernant les humains leur histoire n'a ni queue ni tête, tout est très nul (et pourtant c'est nivelé par le bas dans les Kaiju) je ne souhaite pas en parler.

Métaphore sur les difficultés de la monoparentalité masculine ou simple film de merde ? Le Fils de Godzilla est une oeuvre rendue unique par son idée de départ saugrenue et la somme de ses défauts. A voir un soir où l'on est fatigué ou dans le train (la VF est de grande qualité et ajoute comme bien souvent un petit plus très agréable au film)