Que s'est-il passé dans la tête de Tim Burton pour avoir accepté de signer ce remake ? Nous dirons 'remake' par facilité car il s'agit bel et bien d'une nouvelle adaptation du roman de Pierre Boulle et non un vulgaire resuçage du film de Franklin J. Schaffner. Hélas, le long-métrage connait une production et un tournage calamiteux, Burton devenant un simple réalisateur lambda privé de ses idées créatrices, signant ici un pur produit commercial raté.
Le film collectionne en effet les tares, heureusement comblées par quelques bons passages et des décors magnifiques... Mais du roman de Pierre Boulle, il ne reste rien (mis à part peut-être la fin, quasi identique) ; du film de Franklin J. Schaffner, pas grand-chose non plus à part quelques références discrètes que seul le fan pourra apercevoir. Les scénaristes revisitent le thème avec une simplicité déconcertante, mettant en avant l'action au profit de la réflexion (les nombreuses critiques de la société sont par ailleurs ici absentes).
Le long-métrage est certes un tant soit peu sympathique mais lorsque c'est l'atypique Tim Burton qui le réalise, on est en droit de s'attendre à une patte, une touche propre au metteur en scène. Niet, pas une seule référence ni touche quelconque ne viendra s'intercaler dans cette œuvre hybride à l'interprétation plus qu'inégale : Mark Wahlberg, morne et monolithique, se fait constamment voler la vedette face à l'excellent Tim Roth, méconnaissable en chimpanzé belliqueux.
Ainsi, avec un scénario basique délaissé au profit d'une action plus grandiloquente, de nouvelles têtes aussi improbables que possible (Cary-Hiroyuki Tagawa campant un vieux gorille japonais, on aura tout vu) et quelques clins d'yeux ici et là, cette Planète des singes version 2001 reste une amère déception.