Planet of the Apes de Schaffner (1968) est un film culte de science fiction et il fallait de l’audace pour s’aventurer à nouveau sur les terres de cette histoire aux potentialités inépuisables. Tim Burton était fan de ce film depuis son enfance. Il a accepté de tourner une nouvelle version uniquement parce que il ne s’agissait pas de faire un remake mais bien une nouvelle adaptation du roman de Pierre Boulle. C’est pourquoi regarder ce film comme s’il s’agissait d’un remake est le prendre par le mauvais bout et condamne à passer complètement à côté. Dommage...
Comme la version de 1968, cette version de 2001 s’éloigne du roman d’origine et il le fait de façon encore plus marquée, sans jamais pourtant trahir l’œuvre originelle. Cette version de Planet of the Apes me séduit par de nombreux aspects.
D’abord les singes sont très convaincants. Les acteurs qui ont campé un personnage simiesque ont participé à une « école des singes » qui a duré 12 semaines et se sont initiés à leur comportement, en particulier grâce à un spécialiste des singes. Le résultat est à la hauteur de l’effort fourni. Les acteurs se déplacent et se comportent comme des singes, ils se balancent dans les arbres, bondissent, grognent sans jamais être ridicules. On y croit !
Les maquillages sont bluffant ! Bravo, une fois encore aux acteurs qui se sont pliés à de longues séances qui commençaient à 2h du matin… là aussi, le résultat est à la hauteur du résultat fourni. Chaque singe est caractérisé et typé, c’est un très beau travail !
Du côté de l’histoire, l’aspect psychologique et philosophique est beaucoup moins présent que dans le livre ou la version de 1968. L’acteur principal, campé par Mark Wahlberg ne se perd pas dans des états d’âme et des réflexions. Il n’a qu’une idée en tête dès qu’il comprend ce qui lui arrive : déguerpir au plus vite possible ! Il est brut de décoffrage ! Aussi le film est-il beaucoup plus porté sur l’aventure, l’action et la confrontation avec les singes. Les scènes de poursuites et de batailles sont nerveuses et brutales.
Cependant les relations entre les personnages ne sont pas sacrifiées. L’un des personnages les mieux écrits et celui d’Ari, campé par Helena Bonham Carter, une actrice que j’apprécie moyennement mais qui dans ce rôle réussit à me toucher. Son personnage est un mélange de douceur, de force déterminée, d’ouverture d’esprit, et de sensualité animale.
Du côté du scénario, il faut juste s’accrocher un peu pour ne pas se perdre dans les différents atterrissages temporels sur la planète. Si on est attentif, on comprend et l’histoire est tout à fait cohérente, elle n’a rien d’un horrible cafouillis ! Ce sont ces atterrissages successifs et décalés dans le temps des divers vaisseaux qui expliquent, en particulier, le fait qu’il y ait des hommes et des singes sur cette planète éloignée de la terre, et le fait qu’ils parlent tous américain !
Quant à la finale, c’était un sacré challenge. Sachant que le plan final de la version de 1968 est l’un des plus célèbres du cinéma, il s’agissait de ne pas rater la chute de cette version. Planet of the Apes a remporté haut la main ce défi! En effet, il n'a pas repris platement l'excellente finale de 1968, ce qui du coup est une surprise la première fois qu'on le voit, merci! J'aime bien les surprises! Quant au choix lui-même, il est au plus proche de la fin du roman même de Pierre Boulle tout en le faisant d'une façon originale.
Cette version de Planet of the Apes nous offre un cocktail d’aventure, de singeries bien maîtrisées, d’humour bien dosé. Encore l'un des nombreux films de SC qui souffre d'une moyenne basse injustifiée!