En 1968, "Planet of the Apes" fut diffusé en salle aux USA le même jour qu'un autre film de science-fiction, un certain "2001: A Space Odyssey". Tous deux marquèrent ainsi l'avènement d'une science-fiction désormais adulte et ambitieuse, qui ne se limite plus à de la série B dans laquelle elle était jusqu'alors cantonnée.
"Planet of the Apes" raconte ainsi l'histoire de Taylor, astronaute cynique qui s'écrase sur une lointaine planète, et y découvre des singes civilisés, qui dominent des humains primitifs. Il sera alors pris dans une aventure cauchemardesque où les valeurs qu'il connait sont renversées. Le film est connu pour son scénario redoutable et intelligent, utilisant son concept pour traiter avec finesse et dureté d'une multitude de thématiques : colonialisme, place de l'homme dans la nature, racisme & droits civiques, créationnisme & intégrisme religieux, etc. Ces thèmes, très ancrés dans les 60's, trouvent néanmoins toujours leur écho avec un visionnage contemporain, et le film continue de poser des questions pertinentes.
Au-delà du fond, "Planet of the Apes" est aussi une réussite formelle. Des maquillages excellents pour l'époque, qui permettent aux acteurs qui incarnent les singes d'exprimer des émotions complètes. Une musique tribale et inquiétante de Jerry Goldsmith, qui sied parfaitement à l'ambiance hallucinée du film. Un Charlton Heston très charismatique et très impliqué dans ce héros qui semble aborder sa mission et la vie avec détachement, et qui va être contraint de prendre ce monde en pleine figure. Des décors naturels arides à la fois beaux et dangereux, offrant quelques superbes scènes.
Et bien sûr, une réalisation maîtrisée de Franklin J. Schaffner, qui offre quelques séquences d'anthologie, dont certaines vraiment marquantes. La plus célèbre d'entre toutes étant évidemment la dernière, qui reste à ce jour l'une des fins les plus mythiques de l'Histoire du cinéma !