Je pense qu'il est préférable de qualifier La Planète des singes de réadaptation et non de remake du film de 1968. Au final, ce film propose quelque chose de beaucoup plus différent que le film de Franklin Schaffner.
Je fais partie de ces gens qui adorent l'art de Tim Burton mais j'arrive tout de même à voir une certaine redondance dans ses œuvres. En voyant les notes sur le site, je m'attendais à quelque chose de tout à fait catastrophique ou nanardesque. Mais ce n'est pas le cas. Je diviserais d'ailleurs le film en deux parties.
Les 40 premières minutes, sont, je l'avoue, assez ridicules. Déjà, même si je n'aime pas comparer, Mark Wahlberg apparaît trop propre, trop net pendant tout le film. Je préfère largement la vision de Schaffner avec Charlton Heston, sauvage et bestial. Ce dernier fait d'ailleurs un petit caméo que je n'aurais pas remarqué sans consulter la fiche IMDB du film. Mais ce qui est assez déconcertant, c'est que les singes ne font pas peur. Ils font rire. Et ce même dans les situations les plus sérieuses.
La deuxième partie est plus dynamique, un peu plus sérieuse et les dialogues sont assez bons.
Le plus gros point fort du film est le maquillage de Rick Baker qui est juste étonnant et expressif. Je suis d'ailleurs heureuse que ce maquillage ait été préféré à des singes en images de synthèse.
Quand on pense que Burton avait tout le talent pour réaliser un très bon long métrage, on est déçu. Ce n'est pas assez sombre, pas assez dans le maître-esclave et la démarche philosophique et morale n'est pas présente.
Je suis bien contente qu'une suite n'est pas été faite. Non pas parce que je n'ai pas aimé ( au contraire je trouve le film assez passable et non médiocre) mais parce que je trouve que le film se termine bien. C'est le moment le plus sombre, même si j'avais prévu le coup. Cette statue de Lincoln avec une tête de singe est une idée loufoque mais assez originale. Enfin, j'aime ce plan final où Wahlberg est coincé devant les singes tout à fait humanisés. Il est piégé. Et moi, j'aime quand les personnages sont piégés à la fin, et surtout quand on ne sait pas comment ils vont s'en sortir.

Créée

le 17 sept. 2020

Critique lue 240 fois

3 j'aime

Emmie-Kenza

Écrit par

Critique lue 240 fois

3

D'autres avis sur La Planète des singes

La Planète des singes
Angelus
8

Réhabiliter Burton: une version 2001 incomprise et victime du spectre de la version 1968...

Je viens de me revisionner d'affilée les deux Planet of the Apes, l'original de 1968 et son "remake" 2001. Une excellente opportunité pour apprécier les choix de Burton, des scénaristes, ainsi que,...

le 30 janv. 2014

56 j'aime

11

La Planète des singes
Tildidoum
2

Oh mon dieu, ils ont tué l'original.

Une histoire forte, qui questionne l'être humain tant qu'espèce dominante et qui le met face à ses contradictions, ses excès et ses responsabilités. Les rôles sont inversés : et si nous étions des...

le 9 oct. 2010

34 j'aime

4

La Planète des singes
Ugly
7

Une copie acceptable

Le classique de la SF de 1968 peut dormir sur ses 2 oreilles, il est de toute façon indétrônable. Ce remake revisité par l'audace burtonienne, ça pouvait faire peur aux vieux fans comme moi de la...

Par

le 18 août 2016

20 j'aime

6

Du même critique

L'Enfant sauvage
Emmie-Kenza
9

Truffaut et l'enfance

C'est un film qui est parfait pour commencer à initier un enfant au cinéma. En effet, c'est un film d'une grande simplicité et très doux. Le noir et blanc est parfaitement utilisé et sublime...

le 6 nov. 2020

6 j'aime

The House That Jack Built
Emmie-Kenza
8

La maison des 1000 morts

The House That Jack Built est sans doute, avec L'étrangleur de Boston, un de mes films préférés sur un tueur en série. La mise en scène est juste splendide et Lars von Trier a réussi à, c'est assez...

le 8 nov. 2020

5 j'aime

2

La Sarabande des pantins
Emmie-Kenza
9

Contes moraux

Souvent dans les films à sketches, toutes les histoires se ressemblent, ou disons plutôt qu'elles stagnent sur les mêmes thèmes et registres. Mais ce film est une grande surprise. Le policier et le...

le 20 févr. 2021

5 j'aime