"Apes... Don't... Kill... Apes" / Le Blockbuster a lui aussi évolué
On a rendu le blockbuster intelligent.
En tout cas c'est le sentiment que j'ai ressenti après avoir découvert "Dawn of The Planet of the Apes" malgré une séance mouvementée car polluée par des jeunes qui parlaient, criaient et faisaient des bruits de singes à des moments clés de l'histoire.
C'est simple, l'affrontement promis sur grand écran et a failli également prendre place dans la salle… True story.
C'est le problème des séances en avant-première, où certains spectateurs ayant payé leur place pensent que cela leur donne des droits supplémentaires...
Et regarder un film sur l'évolution d'une civilisation simienne alors que les spectateurs "humains" agissent comme des animaux primitifs crée un parallèle assez curieux, voire déprimant tant il renforce l'immersion face à la bêtise humaine.
Malgré tout cela, impossible de ne pas en prendre plein la face avec ce nouvel opus de cette nouvelle saga : effets spéciaux, enjeux scénarisitiques, psychologies des personnages, tout a été tiré vers le haut et un net progrès se fait ressentir dès les premières images.
Ce prequel épisode 2 est incontestablement à ajouter à la liste des films-sagas dont le N°2 est réussi (Terminator 2, The Dark Knight, etc).
---/// Spoilers (légers)///---
10 ans ont passé et Caesar est toujours le leader de la communauté qu'il a emmené dans les bois à la fin de "Rise of the Planet of the Apes".
Il est désormais mari, père de famille et la figure patriarcale de son clan.
Pour ces singes, l'espèce humaine n'est plus qu'un vague souvenir, la propagation du virus développé dans l'épisode 1 ayant décimé la plupart d'entre eux.
Seulement un jour, l'Homme fait irruption dans la foret de séquoia…
Pour apprécier pleinement ce film, nul besoin d'en savoir plus.
Revoir le premier épisode ne peut pas faire de mal mais n'est pas indispensable.
Je ne saurais que trop vous déconseiller de regarder les bandes annonces qui en montrent beaucoup (mais vraiment BEAUCOUP) trop, tant elles gâchent la surprise d'une guerre humains/singes sur laquelle repose une bonne partie de l'intrigue et dont on espère malgré tout qu'elle n'aura pas lieu tant les conséquences seraient désastreuses pour les 2 camps.
Par ailleurs, ne vous fiez pas à l'affiche du film et n'attendez pas de scène de bataille dantesque sur un Golden Gate Bridge en flammes, il s'agit d'une illustration et cette scène n'existe pas.
Ce qui n'est pas plus mal d'ailleurs étant donné qu'elle aurait pu faire doublon avec le premier film.
La motion-capture a fait un véritable bond en avant et le travail des comédiens se fait plus que jamais ressentir malgré leurs avatars numériques.
Bien entendu, la mention spéciale va à Andy Serkis (alias Gollum/King Kong/Capitaine Haddock) qui crève l'écran via son personnage de Caesar : évolution de ses postures, les nuances de communication Caesar/singes - Caesar/humains, etc.
Un charisme de malade pour Caesar donc qui au-delà de poser les véritables questions philosophiques du film en est le héros dans tous les sens du terme.
On peut largement s'attendre à un 3ème épisode tant la trame principale est dense et que 2 films ne suffiraient pas pour la conclure.
S'agit-il d'un stratégie des studios pour étirer l'histoire sur plusieurs films et nourrir une franchise juteuse ?
Je ne pense pas.
Dans un autre contexte, Churchill disait "Que la stratégie soit belle est un fait, mais n'oubliez pas de regarder le résultat".
Que dire ici, si ce n'est que le résultat est ici somptueux.
Un grand film.