La guerre, c'est pas bien, ça tue des gens
Il aura fallu un morne temps, frein à l'obtention d'un beau teint hâlé que j'entretiens depuis maintenant une semaine avec assiduité au milieu de la foule humaine que j'aurais souhaité ostraciser tel que le fût Thémistocle en – 471 (merci mon PIF) afin de pouvoir jouir au calme du beau sable chaud, du soleil éclatant et d'une eau rafraîchissante, pour que je retourne dans cette salle sombre, obscure, lieu de toutes les émotions qu'est le cinéma. Bien entendu, qui dit lieu de villégiature dit cinéma très pauvre en programmation et je me retrouve à allé voir un énième blockbuster … Pourtant, l'espoir était permis vu la réputation acceptable dont jouit le film auprès de mes formidables éclaireurs. Et pourtant, et pourtant, le doute, oui, le doute me tiraillait l'estomac. Une appréhension clairvoyante ?
L'histoire suit de manière assez lointaine le précédent épisode de la « série », un virus décime la population humaine, mise à part quelques enclaves qui résistent encore et toujours à l’envahisseur. Le film débute par la découverte d'un campement de primates, et de leur fameux chef, César, que l'on avait quitté libre à la fin de la planète des singes les origines. C'est alors que certains singes rencontrent par inadvertance des humains, croyants ceux-ci disparus, et les humains surpris de découvrir cette race animale qui … sait parler !
Juste un petit problème, les humains ont besoin de remettre en marche la barrage électrique qui se trouve sur le territoire des primates … comme dirait Gilliam, comment résoudre ce théorème épineux ?
Autant le dire tout de suite, le scénario n'a rien de surprenant (et d'intéressant). J'avais comme l'impression qu'il voulait sortir des sentiers battus, mais en prenant tout compte fait un itinéraire qui finalement n'est pas gagnant, comme un faux raccourcie.
Franchement, leur fameuse idée du IL Y A DES « CONNARDS » DANS LES DEUX CAMPS, en fin de compte, chaque faction a les mêmes problèmes au sein de sa société et son rapport au conflit, humains et primates même combat ! Je veux pas dire, mais même un stagiaire en classe de troisième aurait pu y penser. Alors certes, on sort, un peu, d'un dualisme idiot des blockbusters habituels, mais bon, pas de quoi casser trois pattes à un canard pour ça …
De plus, l'évolution en elle même de l'histoire est archi prévisible, trop didactique, trop explicative, trop appuyée, les personnages stéréotypés et plutôt mal écrits. Entre le connard (oui une répétition) qui abhorre les singes (pour rien), le singe vénère marqué par son emprisonnement passé, le chef-gourou-super héros, l'humain primatiste (euh, une forme d'humanisme mais qui s'applique aux singes), la meuf jolie qui ne sert à rien, le ptit gars un peu triso (normal il a vu des choses...), le fils (singe) un peu rebelle mais pas trop etc etc etc Fin bref, à part César qui a tout de même de la prestance, à côté c'est franchement vide.
Et puis non non non ! On a encore droit au lot de scènes censées être émouvantes, avec bien entendu la bande de violonistes derrière pour accompagner le tout. ON VEUT VOUS FAIRE PLEURER PUTAIN. Donc en fait c'est pas possible de faire un film grand public sans ce genre de scènes inutiles et qui donnent de l'urticaire? Je me plains, mais heureusement on a pas eu le droit à une romance inutile et stupide, comme on voit souvent, c'est au moins ça de gagné pourrait on dire ...
Parait-il que certains ont été impressionnés par la qualité du numérique, des effets spéciaux, enfin bref, que le film serait saisissant visuellement parlant. Mouais, bon, d'accord, je reconnais que la modélisation des singes est plutôt réussie, notamment quand la caméra zoom sur le visage de certains, comme César, on voit vraiment le fourmillement de détails, la finesse de leurs traits. D'ACCORD. Mais pour le reste, vraiment rien à signaler (et que personne n'ose me dire qu'il a été impressionné par la réalisation...).
D'un autre côté visuel, je pense que dans ce genre de film les séquences d'actions sont censées marquer un grand coup, mais là, comme sur bien des plans, on nous sert un plat froid, et sans sel, du coup, c'est plutôt amer … (même cet assaut de la base humaine, franchement, vous avez kiffé vous?)
Et bien entendu, on a le droit à UNE PUTAIN DE 3D QUI EST LA POUR TE SOUTIRER ENCORE PLUS DE FRIC !
Bon voilà juste quelques mots en vrac, un petit billet sans grande analyse, mais le film mérite t il vraiment qu'on s'attarde dessus ? Je laisse ça à d'autres, mais sachez juste que si vous n'aviez pas envie de le voir, et bien, ne faites pas comme moi, restez chez vous.
PS : J'ai souhaité éviter, pour une fois avec ce genre de films, l'énumération des scènes « incohérentes ». Vous voyez, je fais des efforts...