Il faut rendre à César...
Que n'avais-je été surpris dans le meilleur sens du terme en découvrant le premier volet de cette visite trilogique des origines de la Planète des Singes, petit chef d'oeuvre de science-fiction sorti en 1968 avec Charlton Heston qui était déjà une adaptation du roman éponyme de Pierre Boulle. Cette fois-ci, en 2014, c'est monsieur Matt Reeves qui s'y colle et comme je suis un grand fan de "Cloverfield", j'étais impatient de voir ce que ça donnait !
Voilà pour le contexte cinématographique. Maintenant, on va s'intéresser au film en lui même parce que je sens qu'il y en a au fond qui s'impatientent.
Donc ça raconte quoi au juste ? Ben ça se passe 10 ans après le premier, après le début de l'infection par le Virus Simien. Maintenant qu'il est bien implanté sur toute la surface du globe, les immunisés humains sont réunis en colonies de survivants implantés au milieu des restes des grandes villes bouffées par la végétation (ce qui offre un rendu et une atmosphère déjà bien bien classe à l'écran). Le monde devient une forêt recouvrant le monde humain ou ce qu'il en reste. Les nouvelles générations de singes rendus intelligents se sont aussi rassemblées en communautés organisées et ils sont dirigés par leur mâle alpha : César. Mais un jour, les singes tombent sur un groupe d'hommes et cette rencontre aura une série de conséquences imprévues...
Donc voilà, le scénar est planté, l'ambiance est au rendez-vous, l'atmosphère est sombre et pesante à souhait, la photo est magnifique, le niveau technique est aberrant et l'écriture est hyper fluide. Tout est réuni pour passer un bon moment.
Je vais m'abstenir le moindre spoiler par respect pour toi, ami lecteur (t'es mon champion !), et me contenterai de donner juste mon ressenti.
Donc voilà, les acteurs sont vraiment convaincants (on retrouve d'ailleurs l'excellente Keri Russel qui nous a déjà collé des roustes dans la série "The Americans") mais la première chose que l'on peut constater c'est que les personnages principaux et les acteurs les plus bluffants sont les singes eux-mêmes. Le niveau de détails est aberrant, les expressions du visage, les attitudes, tout est terriblement convainquant. En gros, Andy Serkis, c'est papa quoi.
Et le ton du film aussi, parlons-en, le développement de l'histoire est crédible et les singes foutent des frissons tellement ils sont badass (mention spéciale au personnage de Koba, déjà présent dans le 1, qui pue la classe à des kilomètres avec sa gueule écorchée et son regard hypnotisant).
Evidemment, on pourrait évoquer un rapport étroit entre l'actualité et l'histoire du film (deux communautés s'affrontent parce que l'une est accusée d'empiéter sur le territoire de l'autre et que l'escalade de la violence semble difficilement arrêtable... non vraiment, je sais pas pourquoi mais ça me rappelle quelque chose) mais je ne vais pas me répandre à ce sujet, je laisserai le soin à tout un chacun de se faire son avis sur la question. Non là ce qu'il me paraît important de souligner, c'est l'intelligence avec laquelle tout est amené, chaque nouvelle situation soulève de vraies problématiques et oblige à énormément de compromis d'un côté comme de l'autre, j'ai trouvé tout le cheminement assez fin, pas vraiment binaire, il se passe beaucoup de choses dans le film et la charge émotionnelle de certaines scènes est clairement balèze et définie par un attachement sincère et vrai aux personnages (je sais que ça paraît évident dit comme ça mais je souligne la performance, beaucoup de films ne parviennent pas à amener correctement ce genre de choses aujourd'hui).
Bon en gros, c'est parfois un peu difficile, quand on n'est pas un spécialiste technicien du cinéma et qu'on manque de référence et de vocabulaire, d'être intéressant et pertinent quand on a vraiment aimé un film mais ce que vous devez retenir, c'est que ce deuxième volet de la préquelle de la Planète des Singes vaut terriblement le coup, c'est un vrai bon blockbuster d'aventure qui, contrairement à un Mickael Bay ou un Roland Emmerich, ne considère pas que le spectateur est forcément con comme un meuble et ça fait du bien d'être un peu pris au sérieux.
Alors on n'est pas encore sur le chef d'oeuvre du siècle mais on est très clairement sur une belle pente montante, indubitablement.
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