Trois ans après le reboot à succès de la saga La planète des singes sort la suite intitulée en version originale Dawn of the Planet of the Ape.
Le film commence là où le premier opus nous avait laissé, avec la propagation du virus qui s’étend sur toute la planète. L'humanité sombre peu à peu dans le chaos jusqu'à ce qu'il ne reste que quelques survivants qui forment des colonies dans des villes désertes et envahies par la végétation. Le récit commence réellement 10 ans après ces événements, les singes ont formé un village dans la forêt et vivent en paix. Jusqu'au jour où un groupe d'humains rencontre des singes. Les deux camps, humain et simiesque, vont alors tenter de faire la paix en s'entraidant.
Cette suite est complètement à la hauteur du film qui la précède. Alors que ce premier volet ne contenait que peu d'action et se concentrait sur le personnage de César, ce deuxième film en contient déjà plus mais relativement peu comparé aux blockbusters estivaux habituels. Là où le titre français laissait entendre que l'on allait assister à une guerre, ce n'est en réalité pas vraiment le cas. Le film est assez calme et préfère jouer sur les relations entre les deux camps. C'était un pari risqué pour ce genre de grosses productions mais ça marche. Et les quelques scènes mouvementées sont très bien réalisées, ne manquant pas de spectaculaire.
Le récit est centré surtout sur César (qui a bien vieillit) et aussi sur Malcolm interprété par Jason Clarke. Tous les singes et tous les hommes ne s'entendent pas mais on comprend le point de vue des différents partis. Le film ne favorise pas une opinion, on entend plusieurs arguments et on sait que le calme entre les singes et les humains n'est que de courte durée. Et c'est là l'un des points forts du film, la tension est constante. Humains et singes ont beaucoup de mal à cohabiter et par conséquent chaque petit accident peut entraîner de terribles conséquences. De plus, le long-métrage aborde également des thèmes importants, surtout de nos jours, l'acceptation des différences et des erreurs, et celui de la confiance. De cet angle là, le film est bien développé.
Grâce à un budget supérieur au précédent film, cette suite bénéficie d'excellents effets spéciaux, on arriverait presque à croire que ce sont de vrais singes qui parlent et pas des acteurs qui miment grâce à la motion capture. Le réalisme de certains plans est purement extraordinaire. On se rappelle notamment des gros plans sur les yeux de César qui font plus vrais que nature. Ce dernier est magistralement interprété par Andy Serkis qui donne au chef des singes un charisme et une prestance stupéfiante. La bande originale composée par Michael Giacchino est également remarquable, s'inspirant de celle du tout premier film de 1968 avec des tons exotiques.
Pour son premier gros blockbuster, Matt Reeves s'en sort très bien. Il est assez calme, et même plutôt réfléchi en démontrant la stupidité de l'Homme, mais l'action est réussie et les acteurs sont très bons, comme les effets spéciaux.