Une structure classique, voir prévisible par moment, on pourrait penser que le récit manque d'originalité. Mais une histoire n'est pas forcément une mauvaise histoire juste parce que les éléments qui la constituent parlent à tous, sont universels et sont vus et revus depuis la nuit des temps. Elle n'est pas non plus mauvaise même si elle est simple à comprendre et à assimiler. C'est la façon dont l'histoire nous est racontée, ainsi que l'angle utilisé, qui sont intéressants et qui peuvent nous inspirer différemment.
Dans le contexte de l'histoire, les hommes sont en voie de disparition, victime d'un puissant virus. César, le chef des singes, déclare que les hommes sont condamnés car ils se battent entre eux. Il suggère que les singes sont différents et cherchent uniquement la paix. A travers toute une série d’événements, César va comprendre que les singes ne sont pas meilleurs que les hommes, et qu'ils sont tout aussi capables de faire preuve de violence et d'égoïsme. Il va comprendre que malgré l'intelligence acquise, les singes sont aussi capables de chercher la guerre. Il savait qu'il y avait des "bons" et des "mauvais" chez les hommes, mais refusait de croire qu'il en était de même chez les singes.
Le film va éviter la facilité de créer un camp "gentil" de singes et un camp "méchant" d'humains, ou inversement. Nous savons qu'une hostilité règne entre les deux peuples mais nous ignorons quel personnage brisera la fragile paix que César et un autre humain tente de maintenir. La véritable tension dramatique réside justement sur ce point. Il est évident que l'un d'entre eux va la briser, et bien sûr, plus d'un spectateur sera prêt à déclarer qu'il est aussi évident que tel personnage soit le déclencheur, après que ce dernier soit passé à l'action (bien évidemment).
Un chef de famille œuvrant pour la paix et la préservation de son peuple. Un fils, indécis et ingénu, qui ne comprend pas pourquoi son père ne déteste pas "l'autre peuple" qui leur a fait tant de mal. Un bras-droit, une sorte de frère, hanté et meurtri par les tortures du passé, cherchant vengeance et trahissant les siens. Oui, ceux sont des archétypes vus et revus. Ceux sont des rôles bien définis et "clichés" mais qui servent au propos de l'histoire.
L'histoire ne condamne ni n'approuve la nature humaine, ainsi que sa tendance à la guerre, mais nous fait comprendre son côté parfois inévitable, dans une mise en scène où singes et hommes ne sont finalement pas si différents que ça.