Quand les singes prennent leur revanche
Après La planète des Singes: les origines, il a donc fallu attendre trois ans avant de voir arriver la suite de ses aventures qui se situent avant l'histoire imaginée par Pierre Boulle. Cette préquelle tend à répondre à des manquements ou des questions quant à une évolution si rapide des singes par rapport à une évolution que l'on pourrait qualifiée de naturelle.
Exit Rupert Wyatt derrière la caméra, on retrouve Matt Reeves, dont le film Cloverfield m'avait plutôt marqué (ben oui, j'aime beaucoup cette oeuvre, n'en déplaise à certains). Concrètement, ce deuxième volet est plutôt réussi mais est de moindre qualité que son prédécesseur.
En effet, on retrouve d'énormes qualités techniques. Une fois qu'on s'y fait à cet environnement entièrement dessiné par ordinateur (on se rapprocherait presque d'un dessin animé à force de côtoyer ses singes), on peut constater l'énorme boulot réalisé par l'équipe des effets spéciaux. Au niveau de l'action, ça en jette pas mal et on peut constater que l'attaque de San Francisco est impressionnante, notamment lorsque le leader simien se met sur un char et qu'on y voit alors qu'une vue subjective des événements.
Si sur le plan de la mise en scène, on ne peut pas reprocher grand chose à Reeves, on ne peut en dire autant du scénario. Un script qui alterne réellement le bon et le moins bon. D'une part, on peut apprécier le côté filiation père-fils dans le rôle du singe, la tragédie qui découle de la trahison d'un singe envers César ou même la relation entre César et Malcolm. Assez sympathique l'idée de voir ces singes réaliser les mêmes erreurs que les hommes. Enfin, pour expliquer la disparition des hommes, il y a eu un virus simien qui a tué énormément de monde.
Ce qu'il y a de moins réussi, c'est que pour dire certaines choses, Reeves et son équipe ne vont pas dans la finesse. C'est même parfois gros comme tout au point que l'oeuvre ne réserve finalement aucune surprise. Dans l'idée des erreurs commises par les singes, tout est facilement devinable et on enfonce les portes ouvertes. Idée de base sympathique pour une concrétisation qui l'est moins. Enfin, je reproche quand même au film d'avoir laissé de côté l'émotion. Il existait une réelle relation entre César et son maitre d'autrefois ce qui fait que l'oeuvre était plus touchante pour le premier opus. Ici, on reste dans quelque chose qui est un rien plus superficiel.
Pour conclure, je dirais que les acteurs sont très bons. Mention spéciale pour Serkis dans son rôle de César.