Comme on l’a tous remarqué à la fin du précédent volet, les singes sont libérés de leur captivité et un virus a commencé à se répandre dans le monde entier. Cette suite reprend exactement là où le premier s’est arrêté, le public est directement plongé dans un monde dévasté, à moitié anéanti et qui laisse la nature reprend ses droits. Suite au désistement du metteur en scène Rupert Wyatt, c’est le cinéaste Matt Reeves qui récupère le projet. Comptant que quatre productions à son actif, ce dernier n’est pas un débutant dans le domaine cinématographique du chaos humain et de la désolation planétaire.
Il avait déjà fait ses preuves en sortant son étonnant film Cloverfield, projet visuel qui a connu un grand succès commercial et glorifié par des critiques élogieuses. Ce dernier était donc un bon choix. Il savait ce qu’il avait à faire pour surprendre son public, surtout qu’il s’est basé d’un scénario écrit par Mark Bomback, un spécialiste des films d’action et auteur de scénarii de blockbusters explosifs comme Unstoppable ou Die Hard 4. Avec ces deux professionnels à la barre, cette suite ne pouvait partir que sur de bonnes bases. Si le film est une véritable réussite visuelle, c’est par son scénario intelligent et peaufiné que la réalisation l’est.
Le monde est divisé en deux camps, les singes ont monté leur propre camp dans une forêt luxuriante et les humains sont condamnés à survivre dans des coins urbains insalubres. Chaque camp a sa propre opinion sur l’autre, il n’y a absolument aucune interaction entre les deux camps, comme le début nous le fait bien savoir lors d’un bref moment d’échange entre un groupe d’humains et César qui est loin d’être convivial. Et pourtant, ces deux groupements vont devoir oublier le passé car chacun peut apporter un bien fondamental à l'autre pour sa propre survie.
C’est ce que la production cherche à nous faire comprendre, c’est efficace et explicite dans le scénario. Il y a un vrai soin dans l’écriture du script, aucune latence scénaristique, l’histoire prend bien son temps à se développer, d’une manière logique et réaliste, surtout avec le parallèle d’un individu malsain de chaque camp qui cherche à foutre la merde dans l’autre camp. Bien évidemment, que ce serait cette suite sans l’incroyable et étonnant imitateur de singe qu’est Andy Serkis, son interprétation de César est absolument remarquable et le reste du casting l’est autant, que ce soit chez les humains ou chez les singes.
On tient une pléiade d’acteurs qui s’appliquent respectivement dans leurs rôles, sans la moindre discordance artistique. Tous sont suivis dans une production montée soigneusement et adroitement, c’est comme si on est vraiment avec eux, à vivre réellement les mêmes situations. Cet effet-là se fait surtout ressentir dans les moments les plus hostiles, et particulièrement pendant les scènes d’action finales démontrant, encore une fois, que la supériorité et l’organisation déstabilisante des singes surpassent celles des humains malgré leurs équipements militaires.
On note également des décors favorables pour le divertissement et l’expression du vrai contexte du film. Chaque endroit urbain navrant est synonyme de tristesse et de calamité, cela nous laisse envahir de sensations assez sensibles pour mettre le public au cœur de l’action. Du grand spectaculaire, où l’action et l’émotion furent bien prises en compte pour nous livrer un blockbuster tout à fait exemplaire et intense émotionnellement. 9/10
- Singe pas tuer singe.
- Tu n’es pas un singe.