Pas question de résumer le film. Le seul résumé qui se pose est : comment la Terre en est arrivé là ? Cette révélation faite à George Taylor, astronaute américain à la fin du film de Franklin Schaffner (1968), par cette statue qu'il découvre sur cette plage, reste comme un tatouage imprimé dans la tête de tous ceux qui ont vu le premier opus. Voilà quasiment 50 ans que les spectateurs se sont familiarisé avec ces primates bavards, hésitants et conquérants, et à cette humanité muette réduite à l'esclavage en 9 films et une série télé.
César qui n'intervient qu'a partir du tome trois "Les évadés de la Planète des Singes" en 1971 sous forme de bébé ressource et de Cliffhanger, et que l'on retrouve à l'origine d'une religion dans l'épisode malhabile (et pourtant pas dénué d'intérêt) de Tim Burton, a dans cette nouvelle trilogie la part belle. Issu de la recherche scientifique, témoin des atrocités faites à ces congénères, César est celui qui dit "NON".
Pour des raisons mercantiles, Hollywood aurai pu entretenir le suspens sur deux ou trois épisodes de trop délayant ainsi les combats et les bluettes. Plus mature qu'à l'ordinaire, se calant sur une culture du sombre réalisme et ne cherchant plus à commercer sous forme de jeux vidéos sa licence.
La Planète des Singes (version 2010) trouve dans notre contemporain comment introduire cette possibilité : l'humain pourra-t'il perdre la main sur la planète au bénéfice d'une autre espèce ?
Suprématie devient alors un pur film de guerre aux références affichées de "Full Metal Jacked" à "Apocalyspe Now", et un western avec des cavaliers errants à la quête d'une vengeance et secourant l'orpheline, sans oublier la révérence ultime au précédant en introduisant Nova (seule figure féminine humaine des deux premiers opus) par la plaque d'une vieille Chevrolet du même nom commercialisée dans les sixties. La boucle est bouclée.