Matt Reeves est quelqu'un qui met beaucoup d'efforts et beaucoup d'amour du cinéma dans ses films. Ça se voit dans la recherche au niveau du screenplay, dans la composition des plans, dans la liberté d'interprétation laissée à Andy Serkis...
Mais voilà, quand ton scénario est con comme ses pieds, bah ton film est con comme ses pieds.
À l'instar des deux volets précédents, le scénario est plus qu'insuffisant. Le coup fait, refait et trop refait de l'opposition entre une caste dominante et une caste d'opprimés qui se rebelle, sauf que c'est (wouhou) du jamais-vu parce que la caste d'opprimés sont des singes.
C'est beaucoup trop light, en 2017, pour faire 2h15 de film et espérer que son public ne va pas bailler au bout de la première heure.
Le second volet avait essayé de remédier à ça, sans vraiment de succès mais avec l'effort, en introduisant des éléments de scénario qui enrichissaient la dualité homme-singe.
Rien de ça ici. Je blâme avec assurance les producteurs, parce qu'à mon humble avis, le film flaire bon le massacre au montage, sous le prétexte que le public réclame de l'action, et adieu les scènes d'introspection du point de vue des singes, adieu le character building autour de la petite fille qui accompagne les singes (Alors qu'elle devrait être le point d'ancrage du scénario ! C'est à partir du début du film le seul lien relationnel qu'il reste entre les humains et les singes), qui est reléguée au rang de décoration, à vue de nez elle doit avoir moins de screentime que le sidekick comique (Oui il y a un sidekick comique, ne me demandez pas pourquoi).
Le tout au profit de trop nombreuses et trop longues scènes d'action et d'effets visuels. Mauvaise nouvelle : Le spectateur moyen aura vu environ 4 films cette année avec des scènes plus spectaculaires et plus réussies.
On notera quand même dans les points positifs : Woody Harrelson qui ne joue pas un rôle de Woody Harrelson et c'est presque réussi. Si seulement son personnage avait un peu plus de 4 lignes de dialogue pour être développé.
Le polish au niveau des visages de singes est presque parfait. Le motion capture a de beaux jours devant lui, et Andy Serkis va devenir, s'il ne l'est pas déjà, l'un des plus gros poids lourds d'Hollywood.
Je pense même que beaucoup d'acteurs vont vouloir le... singer.