Les blockbusters estivaux sont des rendez-vous traditionnels venant promettre à nos yeux et nos oreilles d’assister à des spectacles grandioses et à rompre avec notre quotidien. Mais on le sait, qui dit blockbuster dit également formatage et grosse influence des grandes maisons de production, ce qui a aussi de quoi froisser et repousser une certaine partie du public. Toutefois, l’espoir de voir de bonnes choses perdure, comme j’ai pu le constater avec La Planète des Singes : Suprématie.
La Planète des Singes, c’est une longue histoire, depuis le premier film de 1968, adapté du roman de 1963. Entre suites et remake, divers films ont suivi le premier, jusqu’au reboot de 2011, La Planète des Singes : Les Origines. Le film lançait une saga qui s’annonçait sous les meilleurs auspices, avec un film relativement tout public qui proposait une ouverture intéressante. La suite, La Planète des Singes : L’Affrontement, est beaucoup plus sombre, explorant davantage la piste de la survie et du post-apocalyptique. Enfin, La Planète des Singes : Suprématie, prend la forme d’un film de guerre, à tendance à nouveau post-apocalyptique.
Nous plongeant directement dans l’action, mettant l’échiquier en place et faisant avancer les pièces progressivement et de manière judicieuse, La Planète des Singes : Suprématie montre rapidement qu’il n’est pas là que pour éblouir ou jeter de la poudre aux yeux. Moins fermé que le second, il varie les styles et explore diverses thématiques basées sur la guerre, la différence, la destruction et la survie. Les personnages sont acculés, écorchés, ils doivent traverser un monde désolé, où les deux antagonistes, deux véritables leaders, mènent chacun une quête personnelle qui va embarquer le reste du monde.
Le film parvient bien à éviter le piège du manichéisme, où l’attitude du méchant, d’abord montré comme le grand méchant cruel, est nuancée par ses motivations et la soif de vengeance de César. Il propose une palette variée de personnages, permettant de mettre en avant la vengeance, le courage, la sagesse, la lâcheté, la peur, dans un grand tableau illustrant la guerre, mais aussi le monde, sa création, son existence, sa destruction et sa renaissance. Au-delà de cette variété intéressante de personnages, le film propose un scénario certes parfois convenu, mais bien ficelé, et fait de La Planète des Singes : Suprématie un film prenant et impressionnant.
Il ne s’agit très probablement pas du film du siècle, mais il surprend sur plusieurs points. Tout d’abord, c’est un blockbuster bien construit, spectaculaire, avec des rebondissements, mais aussi des messages sur la guerre et l’humanité. Ensuite, on ne peut qu’être impressionné par la qualité des effets spéciaux, la modélisation des visages des singes en tête. Enfin, et c’est bon de le souligner, ce troisième opus parvient à surpasser ses prédécesseurs pour offrir une superbe conclusion à cette trilogie qui aura, finalement, proposé un très bon reboot de La Planète des Singes, ce qui n’était pas chose aisée. En conclusion, La Planète des Singes : Suprématie est ce blockbuster que l’on attendait un peu, et qui nous surprend et nous satisfait beaucoup.