Si le premier opus (les origines) avait habilement introduit une forme d'intelligence supérieure chez certains singes, le second film (l'affrontement) avait capitalisé sur cette réussite pour montrer comment les hommes n'envisageaient pas de partager le monde avec une autre forme de vie qu'ils découvraient aussi évoluée qu'eux-mêmes.
C'est ainsi qu'en 2017 parut le troisième volet : suprématie. Malheureusement, ce film n'a de suprême que le nom, car il s'agit pour moi du moins bon des trois opus.
Tandis que le groupe de singes inféodés à César vit paisiblement dans la forêt, des soldats de l'oncle Sam (oui, le sort de l'humanité se joue toujours sur le sol américain, on a l'habitude) décident de les attaquer. De fil en aiguille et la vengeance appelant réparation, nos deux groupes finissent par s'affronter sévèrement.
Suprématie est visuellement un film de bonne facture. Les singes sont plus humains que jamais, que ce soit dans leurs expressions faciales ou bien dans leur façon de se comporter. Leur gestuelle est simplement bluffante et la séance se laisse regarder sans ennui. Les sentiments développés par César et ses conseillers sont tellement humains que l'on oublierait presque qu'il s'agit de singes, par ailleurs fort proches de nous génétiquement parlant pour certaines espèces. Chacun possède son rôle (le meneur, le sage, "l'homme "d'action). On a même droit a une jolie petite ingénue qui renforce encore le côté humain de nos primates géniaux.
Malheureusement, le scénario ne suit pas la qualité graphique. En effet, nous sommes ici censés comprendre comment la Terre vit l'espèce dominante passer de l'homme au singe.
Or, on se retrouve avec une simple bataille entre un petit groupe de soldats (qui ne représentent même pas le gros des forces US) et la tribu de César. Bonjour l'enjeu de taille ! T-T Alors oui, il y a bien l'histoire d'un virus qui prive les humains de certaines de leurs caractéristiques mais l'action demeure omniprésente au détriment de la réflexion. Quelques références viennent ça et là effectuer un parallèle entre l'histoire humaine et celle que subissent les singes captifs (César fouetté tel le messie juif de jadis).
Dans ce camp de détention pour singes, dirigé par un officier supérieur du genre despotique (bien interprété d'ailleurs), les primates doivent travailler à l'édification d'une muraille. Quand on voit ce qui va lui tomber dessus peu de temps après, on mesure l'inanité d'une telle construction !
Au final, l'armée fort conséquente qui conquiert le terrain n'a même pas le temps de savourer sa victoire qu'elle est balayée par une titanesque avalanche...
Fin de l'histoire et de la résistance humaine. le spectateur, même s'il a passé un bon moment, à un peu l'impression de s'être fait rouler dans la poudreuse.
César, quoique blessé, joue à nouveau le messie en amenant son peuple jusqu'à la terre promise où il peut mourir, satisfait du devoir accompli.
Cette dernière partie du film, lourde d'incongruités et de facilités scénaristiques, plombe quelque peu un film pourtant plutôt honnête. La suprématie n'était manifestement pas du côté des scénaristes.