Imaginez un singe en hiver, chevauchant un cheval, fusil à l'épaule et rage à l'œil. Ca vous parait ridicule? Détrompez vous, La Planète des singes - Suprématie va vous mettre une claque. Poussés à l'exil par une compagnie de soldats sanguinaires qui veulent les exterminer, César et ses sujets doivent entreprendre un périple qui doit les mener loin, loin de la guerre, vers des jours meilleurs et vers la paix. Vous l'imaginez bien, les choses tournent à la catastrophe, les voilà réduit en esclavage, forcés à construire un mur sous les coups et les menaces, pour le compte de leurs tortionnaires; et le protagoniste se retrouve aux prises avec le colonel McCullough, un militaire fanatique qui voit dans cet affrontement une guerre sainte menée par l'humanité.
Certains ont reproché à La Planète des singes - Suprématie de ne pas contenir assez d'action et d'explosions. J'y verrais plutôt une preuve de maturité, et c'est précisément ce qui fait la force du film: il parle de la guerre, plus encore qu'il ne la montre. On nous aborde les sujets de la vengeance, de la haine, du génocide, de la peur de s'éteindre (nombres d'humains deviennent de plus en plus primitifs et perdent leur capacité de parler), du fanatisme et de l'esclavage, le tout sans abuser outre mesure d'explosion ou d'effets spéciaux indigestes. Ajoutez à cela une musique soignée et particulièrement bien calée sur l'ambiance du film, qui ajoute une véritable plus-value aux scènes de désespoir et de souffrance.
Au final, on trouve bien de l'humanité dans le visage de César et de ses congénères, et le film réussit son pari et un tour de force: évoquer des sujets éminemment graves et humains au travers d'un chimpanzé qui parle, sans jamais tomber dans la farce. Un grand film. A voir.