Ancienne critique :


Grosse déception au visionnage de Terrore nello spazio (La planète des vampires). J'ai découvert Bava avec le remarquable I Tre volti della paura (Les trois visages de la peur) aussi mon désenchantement est-il intense. Bien entendu que cela ne constitue pas non plus un arrêt définitif à ma découverte de Bava. Je continuerai à en regarder avec curiosité.


Cette planète des vampires est une espèce de mélange de Star Trek, Planète interdite et Alien, mais du pauvre. Effectivement, les décors des vaisseaux, les jeux de lumière simplistes, les fumées, la mise en scène à deux lires, le scénario proprement ordinaire et pompant sans retenue dans tous les clichés et les mythologies de sf, tous ces ingrédients font de ce pauvre film un objet au mieux ridicule et drôle, au pire soporifique.


J'ai quelques difficultés à adoucir mon jugement sans mansuétude, tant je me suis emmerdé. Mais il est vrai que l'on pourrait trouver des circonstances atténuantes, l'année de création déjà... les mythologies sf de l'époque ne sont pas aussi élargies que maintenant et Bava se nourrit des bédés Flash Gordienne et autres fumetti non dénués de charme, mais aux histoires et univers sans doute plutôt avides de conventions et de codes qui m'échappent. Difficile pour moi d'accéder à ce monde-là. Ceci peut expliquer cela. C'est vraiment pour chercher des excuses au film... pfff.


Nouvelle critique :


Je crois que c’est un des 1ers films de Mario Bava que j’ai vus. Même s’il n’est pas du niveau de ses plus grands films, comme Les trois visages de la peur que j’adore, il reste tout de même d’une excellente facture, un film d’ambiance fort réussi.


Pourtant, la première fois que je l’ai vu, je n’avais pas du tout aimé. A priori en effet, le film est visuellement très pauvre, très carton-pâte et le rythme est assez lent. Certes, les moyens pour réaliser un film de science-fiction sont de toute évidence très faiblards.


Pourtant, avec le peu qu’il a, il arrive à obtenir un spectacle que je n’hésite pas à qualifier de gracieux, plein de mystère dont il émane une certaine poésie. Le passé de directeur photo de Bava contribue effectivement à créer une esthétique très colorée, presque irréelle, fantasmagorique qui donne au film une ambiance sépulcrale et tout doucement angoissante. L’essentiel tient sur les formes chaotiques des décors, ces brouillards rouges, bleus, verts et jaunes, les accoutrements futuristes et la caractérisation tout aussi simpliste des personnages rappellent les lignes simples et les héros ordinaires, mais malmenés que les bédés italiennes petit-format, les fumetti, mettent en scène traditionnellement.


Par bien de ses aspects, le récit fait bien évidemment penser à Alien. La structure est identique. L’ossature narrative est l’exacte copie : le vaisseau spatial détecte un message de détresse sur une planète inconnue, s’y pose et l’équipage est peu à peu décimé par un mal inconnu. Peu réussiront à survivre à cet isolement forcé.


Malgré la forme qui par moments laisse un peu trop voir les manques et peut par conséquent prêter à sourire, la majeure partie du temps on se laisse porter par cette histoire, cette réalisation qui titille le plaisir contemplatif du spectateur. Très souvent, on peut être comme subjugué par l’inventivité de la mise en scène alliant la simplicité du récit et l’outrance de la forme. Evoquer du cinéma “pop corn” serait malvenu ici, parlons plutôt pour du cinéma “gelati artisanale”.


http://alligatographe.blogspot.com/2018/08/terrore-nello-spazio-bava.html

Alligator
7
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le 29 déc. 2012

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Alligator

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