En voilà une bonne surprise de la part de Netflix ! D'habitude, je trouve qu'il y a toujours une faille dans leurs productions, que ce soit dans le scénario ou dans la mise en scène, donnant une qualité moindre qui explique une diffusion directe sans passer par la case ciné. Or, là, j'ai beau cherché, j'ai trouvé le propos très fort et pertinent et la mise en scène efficace. J'ai beaucoup pensé au principe de Cube ou de Cercle (également disponible sur Netflix) où les genres de l'horreur ou de la science-fiction renferment une belle critique de la condition humaine actuelle. Ici, pas d'histoire de fantômes ou de zombies : simplement l'homme confronté à lui-même, à son égoïsme, à sa gourmandise et à l'autre qui n'entend pas raison. Au départ, la mise en place reste très mystérieuse mais rapidement, on cerne la métaphore qui ne s'arrête pas à un survival banal. Ce huis clos vertical tend à nous poser des questions sur nos priorités vitales, notre rapport à la consommation, au partage, au sacrifice... J'ai trouvé ce film très cruel, très juste et dérangeant. Ce qui est plutôt bon signe car la vérité fait parfois mal. La plateforme provoque quelque chose de très personnel et pourrait presque engager un débat philosophique une fois terminé ! La fin, en plus, laisse place aux interprétations de chacun. En ça, je trouve que cette production espagnole signé Galder Gaztelu-Urrutia, se faisant passer pour un bon divertissement de confinement à premier abord, se révèle bien plus profonde et intéressante. Et alors que le fond du sujet pèse lourd dans la balance, la forme n'est pas mis de côté grâce à une atmosphère étriquée et anxiogène au possible, servie par des percussions sonores originales. Personnellement, n'ayant pas mangé avant de le regarder, je peux vous assurer qu'il m'a coupé l'appétit et qu'il occupe encore mes pensées... A voir donc !