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𝐸𝑙 𝐻𝑜𝑦𝑜 se présente comme une parabole sociale dans un cadre minimaliste et oppressant. Le concept de base est simple, une prison verticale où des centaines de prisonniers reçoivent chaque jour de la nourriture sur une plateforme descendante. Si chaque détenu se contentait de prendre ce dont il a besoin, il y aurait suffisamment de nourriture pour tous. Bien entendu, cela n'arrive jamais, illustrant la nature égoïste et insatiable de l'être humain.


Visuellement, le film est efficace. La direction artistique, avec ses tons crasseux et ses éclairages froids, confère au spectateur une impression de claustrophobie. Le jeu de lumières est particulièrement réussi, jouant sur les contrastes entre les niveaux supérieurs et inférieurs de cette société en miniature. La caméra capte parfaitement l'aspect brutal de cet environnement, reflétant la violence de notre monde. La mise en scène, soignée et réfléchie, renforce efficacement le malaise du spectateur.


Cependant, le principal défaut de 𝐸𝑙 𝐻𝑜𝑦𝑜 réside dans son manque de progression émotionnelle. Le récit finit par tourner en rond, piégé par sa propre répétitivité. Le film semble s'enliser dans une boucle infinie de niveaux sans jamais créer de moments véritablement marquants pour relancer l'intérêt. Les personnages, bien que portés par de bons acteurs, sont limités par une structure narrative qui manque de surprises et d'évolution.


Malheureusement, l'idée de départ n'est pas suffisamment forte pour justifier un long métrage. Le concept, bien qu'intrigant, s'épuise rapidement, et le film peine à renouveler son discours ou à surprendre le spectateur au-delà de ses premières révélations. Certains moments parviennent à captiver, mais ils restent rares. Malgré ses qualités visuelles indéniables et sa critique sociale caricaturale, le récit s'enlise dans une monotonie qui finit par lasser.


En fin de compte, 𝐸𝑙 𝐻𝑜𝑦𝑜 est une expérience cinématographique qui mérite un regard curieux pour son concept, mais qui laisse un goût d'inachevé. Le film interpelle sur la nature humaine et les dérives de la société, mais n'exploite pas pleinement le potentiel de son idée initiale, laissant le spectateur sur sa faim.

dosvel
5
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le 6 oct. 2024

Critique lue 36 fois

20 j'aime

dosvel

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