Si La plume blanche de Robert D. Webb ressemble autant à La flèche brisée de Delmer Daves, c'est que ce dernier en signe le scénario. Il serait intéressant de jeter un œil sur ce scénario, d'ailleurs, pour une raison sur laquelle on reviendra.
Robert D. Webb est à l'aise avec l'effet de masse, et ses foules en plans larges font leur petit effet. Malheureusement, c'est un peu tout ce qu'on aura à se mettre sous la dent, parce que sinon, ce n'est pas grandiose! J'ai l'impression qu'en plus le film a tendance à se contredire étrangement : le personnage principal qui dit ne pas aimer les vestes en daim avant de passer tout le film avec une sur le dos, ou quand il dit n'avoir rien à craindre des guerriers comanches, car ceux-ci ne les frapperont pas dans le dos, avant de leur faire face jusqu'à traverser leurs rangs. Bon, ce sont des détails, mais force est de constater que la mise en scène, elle est quand même assez limitée.
Par exemple, il y a ce gérant de magasin, dont on comprend que la fille cache un secret, ce qu'elle évoque elle-même, et dont le film ne fera absolument rien. Bon, moi je m'étais déjà fait le film dans la tête, et je pense pouvoir imaginer quel est ce secret en question : je dirais qu'à l'âge de treize ans, cette fille encore jeune adolescente est tombée amoureuse d'un garçon indien. Mais comme on n'en saura jamais rien, ce n'est que spéculation, qui me semble néanmoins tout à fait coller. Cependant, pourquoi évoquer une situation mystérieuse et camper un personnage un peu inquiétant, si c'est pour ne strictement rien en faire? J'imagine qu'ici le scénario original était bien plus touffu!
Ce qui relèvera l'ensemble, c'est que, rendons justice au scénario, justement, la fin est étonnante et poignante. Grâce à cette magnifique conclusion, le film finit par convaincre, un peu.