La Porte de l'enfer (Jigokumon) est un drame féodal japonais réalisé (avec un certain effet de style) par Teinosuke Kinugasa, coécrit par Masaichi Nagata, d'après la pièce Kesa's Husband, de Kan Kikuchi... qui met en scéne après une lutte entre clans pour tenter de renverser le Taira au pouvoir durant l'ère Heian dans le Japon de 1159... un Samouraï valeureux et pathétique a en devenir agressif (joué par Kazuo Hasegawa) qui exige le cœur d'une femme mariée (jouée par Machiko Kyō... vue précédemment dans Rashōmon d'Akira Kurosawa et Les superbe Contes de la lune vague après la pluie de Kenji Mizoguchi) a un brave Seigneur (joué par Isao Yamagata... excellent de noblesse)....
Un joli petit mélo féodal haut en couleur (superbe photographie en Eastmancolor* de Kôhei Sugiyama) qui inverse les roles... qui a décroché le Grand Prix (équivalent de la Palme d'Or a l'époque) au Festival de Cannes de 1954... attribué par Jean Cocteau... a la surprise générale... qui affirmait (a juste titre) que ce film possédait "les plus belles couleurs du monde
* Le Eastmancolor est un procédé, lancé par Kodak, de reproduction de la couleur pourtant utilisé dans de nombreux films des années 1950.... qui contrairement au Technicolor, impressionne les 3 couleurs de base (Rouge, Vert, Bleu) sur une seule et même pellicule, ce qui a permis une meilleure fidélité aux couleurs, mais avait l'inconvénient de ne plus permettre un étalonnage différent pour chaque couleur de base... et le résultat sur ce long métrage en est un pur enchantement visuel.